Jeu vidéo : succès fracassant pour « God of War »
Jeu vidéo : succès fracassant pour « God of War »
Par William Audureau
La nouvelle superproduction de Sony, unanimement saluée par la critique, a battu les records de ventes pour une exclusivité PlayStation 4.
Kratos, le héros du nouveau « God of War », a battu le record des ventes pour une exclusivité PlayStation 4. / SIE Santa Monica Studio
A aventure coup de poing, succès fracassant. Le dernier blockbuster en date de Sony, le jeu d’action et de combat God of War, s’est écoulé à plus de 3,1 millions d’exemplaires lors de son lancement, le 20 avril, et ce en seulement trois jours, a révélé le constructeur japonais jeudi 3 mars. Le jeu raconte l’épopée musclée du demi-dieu Kratos et de son fils Atreus dans les terres glaciales d’Asgaard.
La superproduction développée par Sony Santa Monica (Californie) bat le record du meilleur lancement pour un jeu édité par le constructeur japonais. A titre de comparaison, le jeu de survie en monde ouvert Horizon : Zero Dawn (2017) avait trouvé 2,6 millions d’acquéreurs en deux semaines, et le jeu d’aventure cinématographique Uncharted 4 : A Thief’s End (2016), 2,7 millions en sept jours. Elle profite également de l’accroissement du parc de PlayStation 4, passé de 35 millions de consoles au début de 2016 à 76 millions au 31 mars 2018.
Nouveau standard visuel
Les performances commerciales de God of War étaient d’autant plus guettées que cette série inaugurée en 2005 n’a jamais été la plus populaire de Sony, au contraire des Gran Turismo et des Uncharted. Mais ce quatrième épisode a bénéficié d’une attente particulière, huit années s’étant écoulées depuis l’opus précédent.
Il s’est également accompagné d’une réception critique digne de The Legend of Zelda : Breath of the Wild en 2017, avec de nombreuses notes maximales dans la presse spécialisée. Il émarge à 94/100 de note moyenne sur l’agrégateur Metacritic, à quelques points du monument de Nintendo (97/100).
S’il ne réinvente pas le genre du beat them all – type de jeux de combats dont l’histoire remonte aux années 1980 – God of War en perfectionne la recette, en offrant une qualité visuelle rarement atteinte, une mise en scène spectaculaire et une narration omniprésente.
« Je suis confiant quant au fait que God of War connaîtra le meilleur lancement d’une exclusivité sur PlayStation 4, avait pronostiqué l’analyste américain Mat Piscatella dès le 18 avril. Ma seule question est : jusqu’où peut aller un jeu qui soit narratif, et qui ne repose pas sur le modèle du jeu en tant que service ». Conçus pour divertir le joueur de manière quotidienne pendant des mois, ces derniers titres constituent désormais la principale recette à succès, au détriment des expériences solitaires avec un début et une fin, qui connaissent un déclin commercial. « Cela fait des années que je n’avais plus vu de jeu aussi bien noté, donc il deviendra un point de référence », ajoute Mat Piscatella.
Déjà un mème sur Internet
Du côté des joueurs, God of War est déjà rentré dans la culture Internet grâce au mème « Boy » (« garçon ») – référence à la manière dont Kratos, héros musculeux et père rugueux, appelle systématiquement son fils Atreus dans la version originale. Un petit nom répété ad nauseam de sa voix caverneuse, et qui a donné lieu à de nombreux détournements amusés.
Pour les Internautes, « God of War » est devenu « Dad of Boy » (« Le papa de Garçon », en référence à la manière dont le héros Kratos appelle son fils). / KnowYourMeme
La personnalité bas du front du demi-dieu a également inspiré de nombreuses plaisanteries sur les réseaux sociaux, lesquelles évoquent les difficultés rencontrées par Atreus lorsqu’il tente de communiquer avec son père, bête de guerre, empêtré dans un premier degré littéral :
Atreus : Père, je suis gelé.
Kratos : Bonjour, Gelé. Je suis Père.