L’ex-président de la société d’assurance chinoise Anbang a été condamné jeudi 10 mai à dix-huit ans de prison pour fraude, a rapporté la presse étatique. Wu Xiaohui a été reconnu coupable par un tribunal shanghaïen du détournement de quelque 65 milliards de yuans (plus de 8,6 milliards d’euros). Il était accusé d’avoir transféré ces sommes à des entreprises qu’il contrôlait personnellement, en vue de rembourser des dettes ou de « dépenses personnelles », selon l’agence officielle Chine nouvelle.

L’acte d’accusation expliquait que l’ex-patron du troisième assureur chinois, à partir de 2011, s’était servi de sociétés-écrans pour gonfler dangereusement les ventes de produits de placement par Anbang, dépassant de 95 milliards d’euros les plafonds autorisés par le régulateur.

Wu Xiaohui, qui démissionna de son poste en juin 2017, avait été poursuivi pour « crimes économiques » en début d’année. Ces accusations avaient été formulées au moment où Anbang, un puissant conglomérat privé, avait été placé sous la tutelle directe de l’Etat, suite à la découverte de « pratiques commerciales illégales ». Une décision qui s’inscrivait dans un contexte de pression plus forte de Pékin sur les conglomérats privés, critiqués pour leurs « acquisitions irrationnelles » et leur endettement.

La « chute » de Wu Xiaohui avait un peu surpris les observateurs des affaires chinoises : l’homme d’affaires était réputé avoir jusqu’alors les bonnes connexions politiques, et était présenté comme un membre de « l’aristocratie rouge » – il est notamment marié à une petite-fille de l’ancien dirigeant Deng Xiaoping, artisan des réformes économiques à la fin des années 1970.