La direction de la SNCF prévoit une forte mobilisation des cheminots, lundi 14 mai – ici, le 29 avril, lors d’une précédente journée de grève à la gare Montparnasse, à Paris. / CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS

Des trains circulent lundi 14 mai, au 18e jour de grève de la SNCF, mais la direction de l’entreprise a noté « un sursaut de mobilisation » et un « trafic très perturbé » avec, en moyenne, un TGV, TER ou Transilien sur trois et un Intercités sur cinq.

Pour peser sur un gouvernement inflexible, les syndicats avaient appelé à une journée « sans cheminots et sans trains ». A Marseille, une opération « gare morte » a été menée dans la matinée par des cheminots, épaulés par des étudiants, qui bloquaient l’arrivée et le départ des trains à la gare Saint-Charles. A 8 heures, la quasi-totalité des TER étaient retardés ou annulés, selon les équipes de la SNCF sur place.

Le trafic des trains était également interrompu lundi matin entre la gare Saint-Lazare, à Paris, et la Normandie en raison d’un acte de « malveillance » au niveau d’une caténaire à Gaillon, dans l’Eure, a fait savoir la SNCF, sans qu’un lien avec la grève soit établi.

En Ile-de-France, seul un train sur deux circule sur les portions du RER A et B gérées par la RATP en raison d’une grève des conducteurs. Le trafic est également « très perturbé » sur toutes les lignes de RER (A, B, C, D et E) avec parfois moins d’un train sur trois.

Début de la « vot’action »

Ce 18e jour de grève marque également le début de la consultation lancée par les syndicats CGT, UNSA, SUD et CFDT auprès des 147 000 salariés de la SNCF. Baptisée « vot’action », elle invite chaque agent en activité à dire s’il est « pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement », qui reste inflexible sur trois points : l’ouverture à la concurrence, la fin de l’embauche au statut, et la transformation de la SNCF en société anonyme (SA) à capitaux publics.

Si cette consultation n’a aucune « aucune légitimité » pour le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, les syndicats y voient une nouvelle « modalité d’action » pour « entrer en contact avec les cheminots », explique Sébastien Mariani, secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots.

La filialisation met le feu aux poudres

Les tensions entre les syndicats et l’exécutif ont été ravivées par la publication dimanche 13 mai d’un document interne, laissant la porte ouverte à la vente des titres des filiales de la SNCF. SUD-Rail a accusé dimanche le gouvernement et Guillaume Pepy d’« œuvrer en coulisse pour privatiser et filialiser » la SNCF. Evoquant « un mensonge d’Etat », le syndicat a demandé le départ du dirigeant. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a demandé au gouvernement de dire « très clairement qu’il n’y aura pas de cessibilité de quelque filiale que ce soit à la SNCF ».

« Les trois entreprises SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseau, sont et resteront 100 % publiques et incessibles : ce n’est pas seulement une promesse, c’est ce que nous avons inscrit dans la loi votée à l’Assemblée nationale ! Nous le confirmerons lors du débat au Sénat », a assuré dans un tweet la ministre des transports, Elisabeth Borne.

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