« Manhattan Stories » : portrait choral d’une ville
« Manhattan Stories » : portrait choral d’une ville
Par Murielle Joudet
Le film de Dustin Guy Defa lorgne du côté de Robert Altman et de Woody Allen, sans parvenir à renouveler ces références.
Une journée à Manhattan dans la vie de plusieurs personnages : Benny, un collectionneur de vinyles, qui s’apprête à mettre la main sur une rareté de Charlie Parker ; Ray, son coloc, en pleine dépression depuis sa rupture amoureuse ; Claire, jeune chroniqueuse judiciaire qui mène sa première enquête auprès de Phil, journaliste d’investigation pour un tabloïd. On croise aussi un horloger, une adolescente misanthrope qui se pose des questions sur sa sexualité.
Si leurs trajectoires ne se croisent pas forcément, tous sont pris dans l’électricité de la Grande Pomme que Dustin Guy Defa, cinéaste américain, orchestre dans ce film choral. On pense à Robert Altman et évidemment à Woody Allen, pour le portrait d’une ville esquissé à partir d’une multiplicité de personnages et notamment à Meurtre mystérieux à Manhattan (1993) pour cette histoire de meurtre irrésolu qui hante plusieurs personnages.
Ecriture trop volontariste
Si Manhattan Stories a du charme, c’est qu’on est toujours ravi de retrouver la texture de New-York : ses rues, ses appartements, ses personnages névrosés et ses micro-récits où l’on croise les silhouettes de deux cinéastes new-yorkais, les frères Ben et Joshua Safdie. Mais l’exercice de style est aussi plaisant que limité, la faute à une écriture trop volontariste qui ne parvient pas à donner consistance aux nombreux personnages que l’on croise. Finalement peu convaincant, Manhattan Stories aura pour principal mérite de nous donner envie de nous replonger dans les références qu’il singe sans parvenir à les renouveler.
MANHATTAN STORIES - Bande annonce
Durée : 01:51
Film américain de Dustin Guy Defa. Avec Abbi Jacobson, Michael Cera, Tavi Gevinson (1 h 25). Sur le Web : www.ufo-distribution.com/movie/manhattan-stories