Une ancienne prof de maths marseillaise, Christiane Melgrani, a été condamnée, mercredi 23 mai à Paris, à neuf ans de prison et trois millions d’euros d’amende, à l’issue du procès de fraude à la « taxe carbone » dont elle était la principale prévenue.

Cette sexagénaire charismatique était considérée comme l’un des trois principaux acteurs de cette escroquerie colossale. Les deux autres, dont l’un est sous mandat d’arrêt, ont été condamnés à huit et dix ans de prison par le tribunal correctionnel de Paris, qui juge 36 prévenus dans ce dossier.

385 millions de TVA éludés au fisc

Considérée comme une spécialité du milieu franco-israélien, la fraude à la « taxe carbone » s’était nouée entre 2008 et 2009 sur le marché des droits à polluer, alors très peu réglementé, sur le modèle d’une simple escroquerie à la TVA. Elle a coûté au total 1,6 milliard d’euros à l’Etat français.

Plusieurs volets à 23, 146 ou encore 283 millions ont été jugés ces dernières années, mais celui-ci, avec 385 millions de TVA éludés au fisc, est le plus spectaculaire. Il prend racine dans le quartier marseillais du Panier et s’étire entre une myriade de sociétés écrans et comptes offshores, d’Israël à la Nouvelle-Zélande.

Quotas carbone : comprendre la fraude fiscale qui a coûté 1,6 milliard d’euros à l’Etat
Durée : 02:52