A Gaza, des bateaux palestiniens contre la nouvelle barrière maritime voulue par Israël
A Gaza, des bateaux palestiniens contre la nouvelle barrière maritime voulue par Israël
Plusieurs navires palestiniens sont partis des côtes gazaouies mardi pour protester contre la construction par Israël d’une nouvelle barrière maritime « infranchissable » au nord de la bande de Gaza.
Un bateau palestinien prend la mer pour briser le blocus israélien le long des côtes gazaouies, mardi 29 mai 2018. / MOHAMMED SALEM / REUTERS
Plusieurs bateaux palestiniens ont pris la mer dans le port de Gaza mardi 29 mai à 11 heures pour « briser le blocus » maritime israélien annoncé dimanche par le ministère de la défense israélien afin d’empêcher de possibles infiltrations depuis l’enclave palestinienne. L’action est organisée par le comité de la marche du retour, dans un contexte de tensions ravivées par des tirs de mortier vers Israël.
L’embarcation principale, avec à son bord une vingtaine de personnes, était suivie par d’autres bateaux plus petits. Il n’est pas clair si le cortège a pris la mer avec l’objectif de franchir les limites du blocus israélien, qui impose aux navires de rester à moins de neuf milles nautiques (16 kilomètres) des côtes de Gaza. L’armée israélienne n’a pas commenté ce départ, ni si elle comptait riposter.
Une image prise le 29 mai 2018 dans la matinée montre des bateaux de pêche palestiniens manifestant contre la nouvelle barrière maritime israélien. / THOMAS COEX / AFP
Une nouvelle barrière israélienne au nord de Gaza
La nouvelle barrière « infranchissable » dont la construction a débuté au large de la plage de Zikim, à quelques kilomètres au nord de la bande de Gaza, est une digue fortifiée surmontée de barbelés en Méditerranée. Selon le ministère, cette barrière est la première du genre dans le monde et devrait être achevée à la fin de l’année 2018.
Elle « empêchera de manière efficace l’infiltration d’Israël par la mer », a déclaré dimanche 27 mai le ministre de la défense israélien, Avigdor Lieberman, qui a affirmé qu’il s’agissait d’un « nouveau coup porté au Hamas », le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza. Le danger d’infiltrations demeure un motif d’inquiétude permanent pour les communautés israéliennes voisines de la bande de Gaza.
Lors de la dernière guerre, en 2014, entre Israël et le Hamas à Gaza, quatre Palestiniens qui tentaient de s’infiltrer par la mer avaient été tués par les forces de sécurité israéliennes. Israël poursuit par ailleurs ses travaux de renforcement de la barrière qui le sépare de la bande de Gaza, avec notamment un dispositif souterrain empêchant la construction de tunnels.
Les tunnels passant sous la barrière de sécurité ont constitué aux mains des groupes armés palestiniens une arme redoutée pendant la guerre de 2014, et leur destruction s’est imposée comme l’un des objectifs de l’offensive israélienne.
L’annonce de dimanche a été faite après des semaines de tensions le long de la frontière entre l’Etat hébreu et l’enclave palestinienne, sous blocus terrestre, aérien et maritime depuis plus de dix ans, qu’Israël justifie par la nécessité d’empêcher le Hamas de se procurer des armes.