En moyenne, un hectare de forêt vaut 4 110 euros
En moyenne, un hectare de forêt vaut 4 110 euros
Par Jérôme Porier
Le nombre de transactions a augmenté de 5,5 % en 2017, porté par le dynamisme des ventes de petites forêts.
La forêt de Broceliande, en Bretagne. / Incamerastock / Photononstop
En 2017, le prix moyen des forêts françaises est resté pratiquement stable (+ 0,2 %), à 4 110 euros par hectare, selon l’Indicateur 2018 du marché des forêts en France, une étude annuelle réalisée par la Société forestière, premier gestionnaire d’actifs forestiers privés en France, et la Safer, société sans but lucratif sous tutelle des ministères de l’agriculture et de Bercy, qui a notamment pour mission d’assurer la transparence du marché foncier.
Si les prix des forêts ont peu bougé, le nombre des transactions, les surfaces vendues et la valeur du marché ont atteint des niveaux records. Les ventes ont ainsi augmenté de 5,5 %, portées par une demande dynamique pour les petites forêts (de un à dix hectares). En valeur, le marché des forêts progresse de 3,3 %, à 1,5 milliard d’euros.
Si le marché des petites parcelles est dynamique, celui des grandes forêts somnole. Avec seulement quatre-vingts transactions par an, le marché des forêts de plus de cent hectares stagne depuis 2015. « Ce marché restreint est dominé par les personnes morales privées », précise Emmanuel Hyest, président de la Fédération nationale des Safer.
Les acquisitions des personnes morales privées (agricoles, forestières ou institutionnelles) progressent de 14 % et atteignent 49 200 hectares, soit 38 % du total de la surface du marché. Ce niveau inédit dépasse pour la première fois celui des particuliers non agricoles.
Une apparente stabilité des prix
Cette évolution reflète notamment la montée en puissance des Groupements fonciers forestiers (GFF). Il s’agit de sociétés civiles permettant à des particuliers de se regrouper pour acheter des forêts. Les associés du GFF possèdent des parts sociales, qu’ils peuvent revendre à certaines conditions. La gestion courante des forêts étant confiée à un professionnel, le GFF tire l’essentiel de ses revenus des ventes de coupes de bois. La rentabilité moyenne dépasse rarement 2 % à 3 %, auxquels il faut ajouter environ 1 % de revalorisation des forêts par an.
L’apparente stabilité des prix cache des évolutions contrastées selon les régions. « Il faut noter que 90 % des transactions sont conclues à des prix compris entre 630 et 12 200 euros par hectare, dépendant des régions et de la qualité des biens mis sur le marché », détaille Gilles Seigle, PDG de la Société forestière.
Si 3,5 millions de particuliers en France possèdent une parcelle de forêt, dans la plupart des cas, les surfaces qu’ils détiennent ne dépassent pas 0,5 à trois hectares. « De telles parcelles, souvent reçues à travers un héritage, sont difficiles à rentabiliser et à vendre », explique Jean-François Descaves, qui a créé Asset Market, une place de marché virtuelle permettant de négocier ces actifs illiquides.
A noter : les forêts bénéficient d’une fiscalité clémente. La Loi de finance pour 2018, qui a remplacé l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’Impôt sur la fortune immobilière (IFI), a préservé les dispositifs concernant les forêts. Si vous détenez des forêts directement ou via un GFF, elles sont soumises à l’IFI après un abattement de 75 % de leur valeur.