Le gouvernement lève le voile sur la réforme de l’audiovisuel public
Le gouvernement lève le voile sur la réforme de l’audiovisuel public
Le Monde.fr avec AFP
Avec ces mesures, l’État cherche à réaliser des économies, chiffrées entre 250 et 500 millions d’euros d’ici à 2022.
Présidence unique pour tous les médias publics, suppression ou fusion de France 4, réforme du CSA… La ministre de la culture Françoise Nyssen dévoile, lundi 4 juin à 11 heures, les premières propositions de réforme de l’audiovisuel public qui vise à créer plus de synergies entre les groupes France Télévision, Radio France, France Médias Monde (France 24, RFI), l’INA, Arte et TV5 Monde, qui comptent quelque 17 000 salariés.
Par ce biais, l’État cherche à réaliser des économies, chiffrées entre 250 et 500 millions d’euros d’ici à 2022, principalement à France Télévisions, selon la presse, sur un budget total de 3,9 milliards d’euros en 2018.
Plusieurs hypothèses ont circulé, notamment après la fuite d’un document de travail fin 2017 : suppression de France Ô ou de France 4, fusion de France 4 et France 5, basculement vers le numérique de France 4, ou fusion de France 3 et France Bleu (des rapprochements sont déjà en cours autour des matinales, selon les syndicats). Pendant sa campagne, Emmanuel Macron avait notamment défendu un rapprochement des groupes de l’audiovisuel public et un assouplissement des règles du financement publicitaire, en concentrant les moyens sur des chaînes moins nombreuses.
L’inquiétude des syndicats
La préparation de cette réforme mobilise depuis le début de l’année les services du ministère de la culture, de Matignon, des parlementaires, mais aussi les patrons et cadres des groupes concernés. Gabriel Attal, député La république en marche (LRM) proche d’Emmanuel Macron et chargé du dossier à l’Assemblée, a plaidé vendredi pour la création d’une holding de l’audiovisuel public, avec un directeur non exécutif global chapeautant des directeurs exécutifs dans chaque groupe.
Dans un entretien vidéo à L’Opinion, le jeune député a notamment estimé qu’il fallait « regarder » le pouvoir de nomination du CSA, « travailler sur la question des territoires » en trouvant « plus de synergies entre France 3 Régions et France Bleu » et se pencher sur « les questions sociales pour dégager des moyens qui permettent d’investir dans des contenus ».
Ces annonces inquiètent déjà la plupart des syndicats des groupes publics. « L’audiovisuel public sera-t-il la prochaine ZAD [Notre-Dame-des-Landes] ? », s’interroge la CGT de France Télévisions. Le syndicat estime en effet que « la demande pressante d’économies voulue par le gouvernement n’épargnera pas le modèle social si laborieusement construit à France Télévisions ».