Bertrand Cantat au Zénith de Paris pour un concert sous tension
Bertrand Cantat au Zénith de Paris pour un concert sous tension
Comme avant plusieurs concerts de cette tournée marquée par des annulations et reports, un rassemblement de ceux s’indignant de son retour sur scène est organisé à 19 heures devant la salle de concert.
Les fans de Bertrand Cantat seront au rendez-vous ; les défenseurs des droits de femmes aussi. L’ex-chanteur de Noir Désir, condamné pour le meurtre de Marie Trintignant en 2003, donne jeudi 7 juin au Zénith son unique concert parisien, temps fort d’une tournée sous tension. « Cantat a-t-il le droit de chanter ? », s’interroge L’Obs en « une » ce jeudi, relayant une question qui poursuit le chanteur, reparti sur les routes en mars.
Comme avant plusieurs concerts de cette tournée marquée par des annulations et reports, un rassemblement de ceux s’indignant de son retour sur scène est organisé à 19 heures devant la salle de concert, à l’appel de l’association Osez le féminisme.
« On ne peut que regretter que le Zénith ait programmé Cantat et maintienne son concert », a indiqué jeudi sa porte-parole, Raphaëlle Rémy-Leleu, dénonçant un « positionnement cynique et révoltant ». Le rassemblement sera, selon elle, « calme et digne », même s’il y a toujours « une forme d’irrationalité quand on parle de Cantat ».
Un appel similaire avait conduit l’Olympia à annuler les deux concerts prévus le 29 et 30 mai, par crainte de « risques sérieux de troubles à l’ordre public ».
« Je n’ai aucune raison juridique d’empêcher Bertrand Cantat de chanter. Si je le faisais, son producteur pourrait très bien attaquer, explique pour sa part Daniel Colling, le patron du Zénith. C’est un monsieur qui a fait un acte condamnable, qui a été condamné, qui a fait de la prison. »
Pas de festivals
Les premiers concerts de sa tournée, la première en son nom propre depuis la mort de Marie Trintignant, ont déchaîné les passions, avec manifestations devant les salles et invectives. A Grenoble mi-mars, il avait même été accueilli aux cris d’« assassin ! ». S’en était suivi un échange tendu avec des manifestants. Face à cette mobilisation, Bertrand Cantat a renoncé aux festivals d’été.
Sur scène, comme encore mardi soir à Nantes, le chanteur de 54 ans se montre sobre, se contentant de remercier le public et laissant volontiers la parole à son acolyte Pascal Humbert. Jeudi soir, le Zénith sera vigilant, précise Daniel Colling, mais ne prévoit pas de renforcer « à outrance » son service d’ordre en dépit de la manifestation.
La tournée du chanteur se poursuivra samedi à Lille et dimanche à Bruxelles, avant deux concerts les 20 et 21 décembre à Pau puis Bordeaux.