Trudeau et Macron unis contre la décision de Trump d’imposer des taxes douanières à ses alliés
Trudeau et Macron unis contre la décision de Trump d’imposer des taxes douanières à ses alliés
Le Monde.fr avec AFP
A la veille du sommet du G7 au Canada, le premier ministre canadien et président français ont dénoncé l’offensive protectionniste de Washington.
Le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président français Emmanuel Macron, lors d’une rencontre au Parlement fédéral d’Ottawa, le 7 juin 2018. / Patrick Doyle / AP
Le premier ministre canadien Justin Trudeau et le président français Emmanuel Macron semblent faire front commun contre la décision américaine d’imposer de nouveaux droits de douane de 10 % pour l’aluminium et de 25 % pour l’acier. Invoquer la sécurité nationale pour justifier ces taxes, imposées aux alliés de Washington, est « risible », ont-ils estimé jeudi 7 juin, lors d’une rencontre au Parlement fédéral d’Ottawa, au Canada.
A la veille du sommet du G7 au Canada, Emmanuel Macron a averti qu’Européens et Japonais ne sont « pas prêts à renoncer à tout pour avoir cette signature » de Donald Trump sur un communiqué commun entre les pays représentés dans le groupe des sept. Ce serait « une erreur » de « renoncer à tout pour avoir cette signature » et cela mettrait en danger « la pertinence de ce G7 », a-t-il ajouté.
Une semaine après l’imposition par Washington de taxes douanières sur l’acier et l’aluminium vendus par ses plus proches alliés, Justin Trudeau s’est à nouveau insurgé contre les arguments américains. « Ce sont des propos risibles que le Canada, la France, les Européens… puissent représenter une menace pour la sécurité nationale des Etats-Unis, car nous sommes les meilleurs alliés que les Etats-Unis ont eus depuis longtemps », a plaidé le dirigeant canadien, qui recevait M. Macron au Parlement fédéral d’Ottawa.
« Faire du mal » aux Etats-Unis
Le premier ministre canadien et le président français ont prévenu en chœur jeudi que les taxes douanières du président Donald Trump allaient « faire du mal » aux Etats-Unis eux-mêmes.
« Ces actions inacceptables sont en train de faire mal à ses propres citoyens. Ce sont des emplois américains qui vont être perdus », a ajouté M. Trudeau tandis que M. Macron a estimé que les taxes décidées par M. Trump « sont contre-productives, y compris pour son économie » lors d’une conférence de presse commune peu avant le début d’un G7 sous très haute tension.
Le Canada et la France, tout en souhaitant « tenir les Etats-Unis dans le concert des nations », sont prêts à envisager la suite sans Washington, a averti M. Macron. La rupture pourrait s’écrire noir sur blanc dans un communiqué signé seulement par le Canada, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon, à l’issue de la rencontre vendredi et samedi à La Malbaie, au Québec. Si Donald Trump n’arrive pas à fissurer ce front commun.
« Le marché des six autres pays du G7 est plus grand que le marché américain », a souligné le président français.