Une enquête ouverte à Toulouse après la mort d’un homme non pris en charge par le SAMU
Une enquête ouverte à Toulouse après la mort d’un homme non pris en charge par le SAMU
En juillet 2016, un homme de 35 ans a succombé à un infarctus, plus d’une heure après avoir appelé les secours, qui n’étaient pas intervenus. Sa famille a décidé de médiatiser l’affaire.
Le centre du SAMU de l'hôpital Purpan, à Toulouse. / PASCAL PAVANI / AFP
Les parents d’un homme mort en juillet 2016 près de Toulouse, qui accusent le SAMU de ne pas être intervenu après de nombreux appels, ont décidé de médiatiser l’affaire cette semaine.
Selon France Bleu, une enquête est ouverte depuis près de deux ans mais les parents regrettent le manque d’avancées. « Nous attendons et cela commence à prendre du temps, c’est pour ça que l’on commence à réagir médiatiquement », a expliqué Alexandre Martin, l’avocat de la famille.
Appels dans le vide
Les faits se sont déroulés à Roquettes, dans le sud de Toulouse. Le 11 juillet 2016, Djalil Messardi, 35 ans, est pris de douleurs au thorax, au cou et au ventre et n’arrive plus à bouger ses bras. Il appelle donc le SAMU, qui conclut à une crise d’aérophagie suite à l’ingestion de coca, et lui dit de rappeler après une quinzaine de minutes si les symptômes persistent.
C’est finalement son père qui essaie de rappeler de nombreuses fois, sans réponse. Il décide alors de conduire lui-même son fils à l’hôpital mais celui-ci meurt d’un infarctus dans la voiture, plus d’une heure après le premier appel au 15.
Le CHU de Toulouse a publié un communiqué dans lequel il dit avoir « connaissance qu’une plainte a été déposée par la famille du patient pris en charge » et explique que « les équipes du CHU de Toulouse collaborent activement à la réalisation de l’enquête, la procédure engagée imposant le respect du secret médical ».
Cette affaire rappelle celle de Naomi Musenga, morte à Strasbourg le 29 décembre 2017 après avoir été raillée par des opératrices du SAMU, qui ne l’avaient pas prise au sérieux.
La ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui a depuis eu connaissance d’une dizaine de cas similaires, a demandé en mai aux médecins urgentistes qu’ils « mettent en place un contrôle qualité car ces affaires ne peuvent pas rester dans un tiroir, méconnues ». Elle a également demandé aux urgentistes et aux autres personnels concernés de lui présenter une feuille de route pour améliorer les réponses données aux patients, d’ici le 1er juillet.