Les Etats-Unis vont durcir les procédures de demande d’asile
Les Etats-Unis vont durcir les procédures de demande d’asile
Le Monde.fr avec AFP
Selon le ministère de la justice, certains critères, comme les violences conjugales, ne permettront plus de déposer une requête aux postes frontières américains.
Le ministre américain de la justice, Jeff Sessions, le 21 avril 2017 lors d’une visite à la frontière avec le Mexique. / Hayne Palmour IV / AP
Les Etats-Unis vont durcir les procédures de demande d’asile afin de limiter le flux d’immigrants originaires d’Amérique centrale, a annoncé lundi le ministre américain de la justice, Jeff Sessions.
Les allégations de violences conjugales ou de violences de la part de gangs criminels ne seront ainsi plus suffisantes pour déposer une requête aux postes frontières, a déclaré M. Sessions.
« Un étranger peut être victime de menaces et de violences pour un certain nombre de raisons liées à des questions sociales, économiques, familiales ou d’autres circonstances personnelles. Mais le statut de bénéficiaire d’asile n’a pas vocation à réparer tous les malheurs », a-t-il affirmé.
S’exprimant sur la requête d’une Salvadorienne qui affirmait avoir été violée et battue par son époux pendant des années, il a rappelé que les demandeurs d’asile devaient prouver avoir été victimes de persécution en raison de leur nationalité, leurs convictions politiques ou leur appartenance à un groupe ethnique, religieux ou social. Ils peuvent aussi faire valoir une « peur crédible » pour leur vie.
La définition de ces motifs ne peut pas être élargie ou être vague, a assuré M. Sessions, rejetant une précédente décision qui considérait les femmes mariées victimes de violences conjugales comme un groupe persécuté.
« Le simple fait qu’un pays puisse avoir des difficultés à empêcher certains crimes – comme les violences conjugales ou les violences de gangs ou que certaines catégories de la population soient plus enclines à subir des violences – ne peut justifier une demande d’asile », a estimé le ministre.
Une politique de « tolérance zéro »
Cette déclaration intervient dans un contexte de lutte accrue de l’administration américaine contre l’immigration illégale à la frontière mexicaine, alors que Donald Trump a décrété une « tolérance zéro ».
De nombreux ressortissants du Guatemala, du Honduras et du Salvador, familles et mineurs non accompagnés, se pressent à la frontière après avoir fui la violence endémique dans leur pays pour demander l’asile aux Etats-Unis.
Début mai, le président américain a ordonné d’engager désormais des poursuites contre toutes les personnes traversant illégalement la frontière et de séparer les enfants de leurs parents lorsque des familles traversent la frontière.
La loi était déjà en vigueur sous l’administration de son prédécesseur Barack Obama, mais rarement appliquée.
Plus tôt dans la journée, M. Sessions avait assuré que « la vaste majorité des demandes d’asile déposées actuellement ne sont pas valides », et que seules 20 % d’entre elles étaient justifiées.