Parcoursup : « plus d’un tiers » des lycéens de banlieue ont reçu une proposition à Paris, selon le ministère
Parcoursup : « plus d’un tiers » des lycéens de banlieue ont reçu une proposition à Paris, selon le ministère
Le Monde.fr avec AFP
Suite aux accusations de discrimination portées par des lycéens et enseignants de banlieue parisienne, les ministres de l’enseignement supérieur et de l’éducation nationale défendent Parcoursup.
Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur et Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation - Salon Postbac 2018 - Paris / S. Graveleau / Le Monde
Plus d’un tiers des lycéens de banlieue inscrits à Parcoursup ont reçu une proposition dans un établissement parisien, selon les chiffres du rectorat de Paris. Soucieuse de battre en brèche l’idée qu’ils seraient discriminés par rapport aux lycéens parisiens, la ministre de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, mardi 12 juin sur Radio Classique, a balayé les critiques adressées ces dernières semaines à Parcoursup, qui aurait pour effet d’évincer de Paris les lycéens de banlieue.
Au contraire, dit-elle, « on voit déjà les résultats [du nouveau système] puisque l’an dernier en fin de processus c’était à peu près un jeune sur cinq de Créteil ou Versailles qui pouvait étudier à Paris », tandis que « cette année, on est déjà à plus d’un tiers ».
Mardi, à l’Assemblée nationale, à l’occasion des questions au gouvernement, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a lui aussi sorti des chiffres pour défendre le nouveau système d’admission post-bac : « 34 % » des candidats de l’académie de Versailles ont obtenu une proposition dans un établissement parisien, contre « 21,7 % » avec APB en 2017. « On ne peut pas faire d’un témoignage sur un cas une généralité » a-t-il insisté.
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Pour Frédérique Vidal, cette progression s’explique par un changement de critère, la « priorité académique » n’ayant plus cours dans Parcoursup, qui a introduit des quotas géographiques pour les lycéens souhaitant quitter leur académie de résidence, en plus de quotas boursiers.
Des « bonnes études » pas qu’à Paris
La ministre s’est également insurgée contre l’idée qu’« il y a les bonnes universités à l’intérieur du périphérique, et les mauvaises formations à l’extérieur. Ça me paraît un peu facile de penser qu’on ne peut faire de bonnes études qu’à Paris ». Un point de vue partagé par le recteur de l’académie de Créteil, Daniel Auverlot, selon qui les quatre universités de l’académie, Paris-Est Créteil, Paris-Est Marne-La Vallée, Paris 8 Saint-Denis et Paris 13 « font un travail exceptionnel et apportent une vraie plus-value ». Il se dit lui aussi « perplexe » quant à l’idée que « les élèves de la Seine-Saint-Denis ont été désavantagés. Nous avons des remontées par les proviseurs qui montrent qu’il n’y a pas de différence entre les trois départements de l’académie » (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne et Seine-et-Marne), a-t-il dit à l’AFP.
Concernant le lycée Paul-Eluard à Saint-Denis, devant lesquels des élèves avaient manifesté pour dénoncer Parcoursup, « plus de 70 % de jeunes ont eu une proposition », a dit le recteur, qui rappelle que les lycéens peuvent former un recours auprès de la commission académique d’accès à l’enseignement supérieur. « On a reçu 700 demandes, dont 300 émanant de jeunes en première année d’université ou qui ne sont plus à l’université », a précisé le recteur, assurant que « 200 propositions avaient déjà été soumises » aux élèves en attente d’une affectation.