LES CHOIX DE LA MATINALE

En cette fin de semaine, « La Matinale du Monde » vous propose, entre autres, de découvrir les « spectacles de sortie » des élèves des écoles nationales supérieures d’art dramatique de France en Seine-Saint-Denis ; les regards de photographes sur l’adolescence à Cergy-Pontoise ; les différentes facettes du numérique à Enghien-les-Bains ; les œuvres de l’architecte finlandais Alvar Aalto à Paris…

FESTIVAL. Les élèves-comédiens se donnent en spectacle, à Paris et en Seine-Saint-Denis

Ils ont terminé leur cursus de formation de trois ans sur les bancs de l’une des quatorze écoles nationales supérieures d’art dramatique de France et, avant de prendre leur envol de comédiens, présentent leur « spectacle de sortie » à la Cartoucherie de Vincennes, jusqu’au 1er juillet. Organisé par le Théâtre de l’Aquarium, ce Festival des écoles du théâtre public a lieu dans différentes salles du site de la Cartoucherie – Théâtre de l’Aquarium, de l’Epée de bois, du Soleil, de la Tempête et Atelier de Paris-Carolyn Carlson – ainsi qu’au Théâtre de la Cité internationale et au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Jusqu’au 15 juin, les élèves de l’Ecole de Comédie, de Saint-Etienne (Loire), présentent ainsi 66 Pulsations par minute, pièce de Pauline Sales mise en scène par Arnaud Meunier sur le thème du passage de l’adolescence à la vie adulte. Parallèlement aux spectacles (tous en accès gratuit mais sur réservation), des rencontres professionnelles entre artistes, administrateurs, chargés de production, etc., sont proposées par l’association des étudiants Affut. Des ateliers de création rythmeront également cette neuvième édition du festival, qui accueille aussi cette année des élèves du Nissan Nativ Acting Studio de Tel Aviv. Sylvie Kerviel

Renseignements et réservations sur theatredelaquarium.com. Tél. : 01-43-74-99-61. Jusqu’au 2 juillet. Entrée gratuite.

PHOTOGRAPHIE. La jeunesse sous toutes les coutures, à Cergy-Pontoise

Extrait de l’exposition « J’ai trois ados à la maison », de Gil Lefauconnier. / GIL LEFAUCONNIER

Pour sa troisième édition, le Festival du Regard installé à Cergy-Pontoise s’intéresse à l’adolescence, période d’intenses changements que tentent de cerner, par l’image, une douzaine de photographes les plus variés. Les commissaires ont mis un « s » au mot pour montrer combien les situations divergent, de Cuba à la Finlande ou au Japon. Parmi les invités exposés, certains sont très connus, comme Claudine Doury qui n’a cessé de braquer son objectif sur les adolescents et les rites de passage à l’âge adulte, de Cuba aux Etats-Unis. Marion Poussier s’est aussi fait connaître par sa capacité à s’immerger dans l’univers de l’enfance, des disputes en cour de maternelle jusqu’aux flirts adolescents. D’autres sont à découvrir, gratuitement, en extérieur et en intérieur au centre d’art du Carreau, facilement accessible en RER, jusqu’au 8 juillet. Claire Guillot

Festival du Regard, Cergy-Pontoise, au centre d’art Le Carreau, 3-4, rue aux Herbes, et en extérieur, sur le parvis de la Préfecture et dans le parc François Mitterrand. Accès en RER A : station RER-Préfecture. Jusqu’au 8 juillet.

BIENNALE. Une plongée dans le numérique, à Enghien-les-Bains

Teaser Bains Numériques - 10ème édition - 14-17 JUIN 2018
Durée : 02:47

La biennale internationale Bains numériques fête sa dixième édition à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise) en proposant une multitude de spectacles, expositions, conférences et débats sur le thème « Human Future ». Dix artistes, pionniers du numérique, parmi lesquels la Française Orlan, le Japonais Yoichiro Kawaguchi ou le Belge Alex Verhaest, exposent leurs créations dans différents lieux de la ville. Samedi 16 juin à 20 h 30, Vitalic, vedette internationale de la musique numérique, présentera son album Voyager sur la scène flottante du lac. Samedi 16 et dimanche 17, Le jardin des roses résonnera des sons mixés par les DJ IBoat Soundsystem, Vadim Svoboda, Les yeux orange, Fellini Félin et Disco Matin. Dimanche 17, le documentaire expérimental de Godfrey Reggio, Koyaanisqatsi (1989), témoignant de la transformation de la nature par la technologie, sera projeté à 16 h 30 à l’auditorium du CDA. Enfin la Fabrique numérique, salon consacré à l’innovation et à la création, sera l’occasion de découvrir expérimentations et projets innovants. S. Ke.

Bains numériques, jusqu’au 17 juin, à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise).

ARCHITECTURE. Alvar Aalto à la Cité de l’architecture et du patrimoine de Paris

La villa Mairea, réalisée entre 1938 et 1939 par Alvar Aalto à Noormarkku (Finlande). / DR

Mort en 1976, à 78 ans, peu avant la création du plus prestigieux prix d’architecture, le Finlandais Alvar Aalto n’a jamais obtenu le Pritzker Prize. Haut représentant d’un pays où il incarne l’expression la plus achevée d’un modernisme à visage humain, c’est la seule distinction qui lui manque. On ne retient souvent dans son architecture ou dans les objets qu’il a conçus que sa relation organique aux archétypes de la nature de son pays, ses lacs, ses forêts, ses aurores boréales. Alvar Aalto a aussi pris part aux débats sur l’art de son temps et a côtoyé de nombreux artistes (Hans Arp, Fernand Léger, Alexander Calder ou Laszlo Moholy-Nagy). Il s’est plongé dans leurs œuvres pour en puiser le caractère symbolique en vue de nourrir ses propres créations. Trois bâtiments conçus en Finlande révèlent la particularité de son expression architecturale dont le catalogue ne contient pas moins de cinq cents projets : le sanatorium de Paimio (1928-1933), la bibliothèque de Viipuri, aujourd’hui Vyborg, en Russie (1927-1935), et la villa Mairea (1938-1939). Une exposition à la fois dense et lisible, « Alvar Aalto architecte et designer » fait étape à la Cité de l’architecture et du patrimoine de Paris. Jean-Jacques Larrochelle

« Alvar Aalto architecte et designer », Cité de l’architecture et du patrimoine, 1, place du Trocadéro, Paris 16e. Jusqu’au 1er juillet.

FESTIVAL. Les Minuscules soufflent leurs dix bougies, à Villeneuve-d’Ascq

Les Minuscules fêtent leurs dix ans, du 12 au 17 juin 2018. / LES MINUSCULES/CIE LA VACHE BLEUE

Pour sa 10e édition, le « minuscule festival des petites et des grandes oreilles », comme il se définit lui-même, a concocté une programmation de qualité pour toute la famille, y compris les plus jeunes, notamment pour son week-end de clôture, du 15 au 17 juin. Dès le vendredi soir, les spectateurs (à partir de 12 ans) pourront se délecter de la nouvelle création de la conteuse Elodie Mora, Barbe Blues, ou la rencontre improbable entre Barbe Bleue et Coud’boule, une adolescente qui ne sait que cogner sur le monde qui l’entoure. Le samedi, deux spectacles tout public seront proposés : La Petite Boutique des devinettes par la compagnie La Vache bleue (qui organise ce festival en collaboration avec la fabrique culturelle La Ferme d’en haut et la Médiathèque municipale de Villeneuve-d’Ascq), avec une série de courtes représentations dans l’après-midi, et en soirée, le concert du duo A tue-tête (chant à voix nue et musiques du monde, notamment mélodies d’Amérique du Sud et chants afro-colombiens), formé par Julien Martin et Claudia Urrutia. Enfin, petits et grands pourront se retrouver à partir de 11 heures pour un « Doux dimanche à la ferme » à La Ferme d’en haut. Au menu : une multitude de spectacles proposés par Magda Lena Gorska, Elodie Mora, Nathalie Le Boucher, la compagnie La Vache bleue ; un pique-nique où chacun apporte ses victuailles, avec café et dessert offerts ; des lectures sur l’herbe pour ponctuer l’après-midi ; un bal-concert de clôture orchestré par Claudia Urrutia (compagnie Zumaya Verde). De quoi remplir largement vos oreilles de mots et de sons. Cristina Marino

Les Minuscules, le minuscule festival des petites et des grandes oreilles, 10e édition, jusqu’au 17 juin. A La Ferme d’en haut, 268, rue Jules Guesde, quartier Flers, et à la Médiathèque municipale Till l’Espiègle, 96, chaussée de l’Hôtel de Ville, Villeneuve-d’Ascq (Nord). Entrée libre sur réservation au 03-20-61-01-46.

MUSIQUE. Un festival en hommage à Didier Lockwood, aux Puces de Saint-Ouen

Affiche du Festival Didier Lockwood. Photographie du violoniste : Thomas Dorn. / DR/THOMAS DORN

Le nom a changé mais le lieu et le propos restent les mêmes. Le festival Jazz des Puces devient pour sa 14e édition le Festival Didier Lockwood, en hommage et souvenir au violoniste mort le 18 février. C’est aux Puces de Saint-Ouen, qui s’étendent entre la Porte de Clignancourt et la Porte de Saint-Ouen, sur la grande scène installée au Stade Bertrand-Dauvin et à la mairie du 18e arrondissement, au métro Jules-Joffrin, que sont attendus, samedi 16 et dimanche 17 juin, musiciennes et musiciens. Des orchestres, majoritairement dans un propos jazz swing et jazz manouche, avec quelques virées vers le blues, le rock’n’roll des origines, seront à retrouver samedi et dimanche, de 14 heures à 18 heures, dans les cafés, restaurants et marchés des puces, avant les deux grandes soirées au stade. Samedi, à partir de 19 heures, le pianiste Francis Lockwood recevra les claviéristes Thierry Eliez, Antonio Farao…, les guitaristes Bireli Lagrène, Sylvain Luc, Romane, Jean-Marie Ecay, Jean-Michel Kadjan, Yvan Le Bolloc’h, par ailleurs présentateur des soirées…, les violonistes Costel Niculescu, Caroline Bugala…, les bassistes Linley Marthe, Laurent Vernerey…, les batteurs Paco Sery, Loïc Ponthieux, André Ceccarelli, Kirt Rust…, l’accordéoniste Marcel Azzola, l’harmoniciste Jean-Jacques Milteau. Et dimanche, à partir de 19 h 30, c’est le grand bal avec le quartette La Guinche et sa Guinguette à roulettes. Sylvain Siclier

Festival Didier Lockwood aux Puces de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Samedi 16 et dimanche 17 juin, accès libre.

JEUNE PUBLIC. « Le Petit Roi ventru », un conte burlesque de Christiane Renauld et Anne Durand au Funambule Montmartre, à Paris

Anne Durand dans « Le Petit Roi ventru » au Funambule Montmartre. / FABIENNE RAPPENEAU

Comment parler aux enfants de notions comme la démocratie, la dictature, le libre arbitre, la résistance… sans les rebuter ? C’est l’un des défis que tente de relever la comédienne et conteuse Anne Durand (compagnie La Marotte) en adaptant et en interprétant un texte de la romancière et essayiste Christiane Renauld, Le Petit Roi ventru. Sous ses airs de fable comique, ce spectacle plein d’humour permet aux petits comme aux grands de réfléchir tout en s’amusant sur la nécessité de s’opposer à toute forme de pouvoir arbitraire. Ce dernier prend ici les traits un peu grotesques d’un petit roi ventripotent qui décide du jour au lendemain d’agrandir sans cesse son royaume en envahissant tous les villages aux alentours et en décimant les populations. Jusqu’au jour où les habitants décident de dire non et de se rebeller. Seule sur scène, Anne Durand campe avec énergie toute une galerie de personnages, au premier rang desquels un souverain au ventre rebondi, à mi-chemin entre la commedia dell’arte et le clown. Elle joue aussi habilement avec les codes de la représentation théâtrale en montrant parfois l’envers du décor, les coulisses ou en se maquillant devant les spectateurs. Le tout accompagné de musiques originales au rythme entraînant qui donnent parfois envie de danser aux plus jeunes dans la salle. C. Mo.

« Le Petit Roi ventru », une histoire burlesque pour les petits et les grands, de Christiane Renauld (texte) et d’Anne Durand (mise en scène et interprétation), avec des musiques de Martin Gandrillon. Au Funambule Montmartre, 53, rue des Saules, Paris 18e. Tél. : 01-42-23-88-83. Jusqu’au 2 septembre, le mercredi à 15 h 30 et le samedi à 16 heures en juin puis à partir du 7 juillet, du jeudi au dimanche à 14 h 30.

ARTS. Les artistes ouvrent les portes de leurs ateliers, au Pré-Saint-Gervais

Atelier Vents&Courbes au Pré-Saint-Gervais. / ANTONIA MACHAYEKHI

Située au nord-est de Paris, de l’autre côté du périphérique en Seine-Saint-Denis, la commune du Pré-Saint-Gervais abrite un grand nombre d’ateliers d’artistes, qui ouvrent leurs portes au public le temps d’un week-end, les 16 et 17 juin de 14 heures à 20 heures à l’initiative du collectif Ateliers-Est. Ceux qui souhaitent découvrir dans quel cadre et comment travaillent peintres, sculpteurs et graffeurs sont invités à aller à leur rencontre en suivant un parcours fléché. L’occasion de découvrir aussi la richesse architecturale de cette petite ville, ses usines transformées en loft, ses jardins partagés où des ateliers permettront aux curieux de s’exercer à la peinture sur motif ou à la céramique. Des artistes venus d’ailleurs exposeront également leurs créations, notamment à La P’tite Criée, ancienne poissonnerie devenue espace culturel. S. Ke.

Ateliers d’artistes, portes ouvertes, au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis), les 16 et 17 juin de 14 heures à 20 heures.

DANSE. Le chorégraphe Thomas Lebrun revient sur son passé à la Cartoucherie de Vincennes

« Another Look at Memory », une chorégraphie de Thomas Lebrun. / FRÉDÉRIC IOVINO

Thomas Lebrun est passionné par l’histoire de la danse et sa construction. Comme le titre de sa nouvelle pièce, Another Look at Memory, l’indique, le chorégraphe jette un coup d’œil dans son rétro pour articuler un point de vue aiguisé sur son parcours, son répertoire, ses références. Il a enrôlé dans cette aventure quelques-uns de ses complices de longue date comme Anne-Emmanuelle Deroo, Anne-Sophie Lancelin et Raphaël Cottin. Au programme de cette traversée, des spectacles signés par Lebrun depuis 2008 comme La Constellation consternée ou Trois décennies d’amour cerné… Que reste-t-il lorsqu’on tente de se souvenir d’un spectacle ? Comment les gestes sont-ils tatoués au plus profond des corps ? Comment évoluent-ils ? Thomas Lebrun remue les couches de mémoire pour ériger cet hommage très vivant au passé et à la transmission sur une composition pour orgue et voix de Philip Glass. Rosita Boisseau

« Another Look at Memory », de Thomas Lebrun. Dans le cadre du festival June Events, samedi 16 juin à 21 heures. Théâtre de l’Aquarium, Cartoucherie de Vincennes, 4, route du Champ-de-Manœuvre, Paris 12e. Tél. : 01-43-74-99-61. Tarifs : de 12 € à 22 €.