Des trains à grande vitesse stationnés à proximité du périphérique parisien, lors de deux jours de grève des employés de la SNCF, en avril 2018. / GÉRARD JULIEN / AFP

Au lendemain de l’adoption définitive du projet de loi sur la réforme ferroviaire par le Parlement, la CGT-Cheminots a annoncé qu’elle allait poursuivre son mouvement de grève en juillet, au-delà du calendrier de l’intersyndicale, qui avait fixé le dernier jour du mouvement au 28 juin.

« Pour combien de temps ? On verra. Comment ? On verra. Il n’est pas question de s’arrêter au calendrier, puisque le gouvernement souhaite passer en force », a déclaré Laurent Brun, le secrétaire général de la première organisation syndicale à la SNCF, sur Franceinfo. « Nous allons poursuivre au mois de juillet », a-t-il affirmé alors que doit se tenir vendredi 15 juin une réunion tripartite – gouvernement, patronat, syndicats – pour mettre au point la nouvelle convention collective du ferroviaire.

« La grève, après trente jours de grève, ça pèse très lourdement sur les familles. Donc nous avons un débat sur la manière de continuer la lutte tout en essayant de préserver les familles sur le coût de la grève », a-t-il ajouté.

Les syndicats divisés

La poursuite de la grève divise les syndicats de cheminots. Comme la CGT, SUD-Rail envisage de continuer le mouvement en juillet, et même en août, les deux organisations étant en désaccord sur les modalités du mouvement. L’UNSA et la CFDT, de leur côté, ne souhaitent pas que la mobilisation perdure au-delà du 28 juin. La CFDT étant un syndicat très représenté chez les conducteurs, qui sont les plus grévistes des agents SNCF, son retrait du mouvement amoindrirait fortement la mobilisation.

Le rendez-vous organisé vendredi pour discuter de la convention collective nationale du secteur est réclamé par l’intersyndicale qui espère que ce soit la première d’une série, avec des engagements du gouvernement à la clé. Or la ministre des transports, Elisabeth Borne, a prévenu que la rencontre de vendredi après-midi serait une « ultime table ronde tripartite » et que l’Etat ne s’y rendrait pas en tant que négociateur, « mais en tant qu’observateur attentif du bon déroulement » des discussions.

Mercredi, l’intersyndicale de la SNCF avait mis en garde le gouvernement qu’en cas de réunion tripartite « improductive », elle déciderait « de nouvelles » journées de grève.