Igor et Grichka Bogdanov placés en garde à vue
Igor et Grichka Bogdanov placés en garde à vue
La garde à vue fait suite à une commission rogatoire d’un juge d’instruction saisi d’une information judiciaire pour escroquerie sur personne vulnérable et tentative d’escroquerie.
Igor et Grichka Bogdanov le 8 mars 2011 à Paris. / LOIC VENANCE / AFP
Igor et Grichka Bogdanov, jumeaux de 68 ans devenus célèbres pour leur émission de vulgarisation scientifique « Temps X », ont été placés en garde à vue mardi 19 juin dans un commissariat du 16e arrondissement de Paris, sur commission rogatoire d’un juge d’instruction, a-t-on appris de sources judiciaires. Celui-ci a été saisi d’une information judiciaire ouverte du chef d’escroquerie sur personne vulnérable et tentative d’escroquerie.
Le 22 novembre 2017, Igor Bogdanov avait été placé en garde à vue pour avoir forcé le domicile de son ex-petite amie et avoir proféré des menaces à son encontre. Il avait été mis sous contrôle judiciaire le lendemain pour « violation de domicile et dégradations légères de biens privés ».
Des travaux scientifiques très controversés
Grichka et Igor Bogdanoff sont devenus célèbres par leur émission de vulgarisation scientifique « Temps X », diffusée sur TF1 entre 1979 et 1987, ainsi que par leurs nombreux ouvrages. Leurs thèses universitaires sont en revanche très contestées par de nombreux chercheurs. En 2003, le CNRS et l’université de Bourgogne avaient commandité un rapport interne au Comité national de la recherche scientifique (CoNRS) à propos des thèses en mathématiques et en physique soutenues à l’université de Bourgogne en 1999 et en 2002, respectivement par Grichka et Igor Bogdanof . Ce rapport visait à examiner le processus d’évaluation qui avait conduit à l’obtention de ces doctorats — laquelle avait à l’époque provoqué un certain émoi dans la communauté scientifique.
Le 30 juin 2015, les deux frères ont été déboutés d’une action engagée auprès du tribunal administratif de Paris contre le CNRS, à qui ils reprochaient la diffusion dudit rapport et qu’ils qualifiaient de « Stasi scientifique ». Les frères Bogdanov, qui réclamaient 1 239 771 euros au CNRS, ont été condamnés à lui verser 2 000 euros pour frais de justice.