Bac ES 2018 : ce qu’il ne faut pas faire à l’épreuve de sciences économiques et sociales (SES)
Bac ES 2018 : ce qu’il ne faut pas faire à l’épreuve de sciences économiques et sociales (SES)
Avant cette épreuve déterminante pour les candidats au bac ES 2018, jeudi 21 juin, Tiphaine Colin, professeure de sciences économiques et sociales (SES), détaille les erreurs à éviter.
Epreuve du baccalauréat / MARTIN BUREAU / AFP
Attention aux erreurs récurrentes lors de l’épreuve de sciences économiques et sociales (SES) du bac ES 2018, jeudi 21 juin. Mauvaise analyse du sujet, copie sans lien à l’actualité… Tiphaine Colin, professeure au lycée Baudelaire de Roubaix (Nord) et membre de l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (Apses), détaille six écueils à éviter lors de cette épreuve de quatre à cinq heures, dotée du coefficient le plus élevé.
Le sujet lu trop vite
La première erreur rencontrée consiste à « se lancer dans l’écriture de la dissertation sans avoir réfléchi au sujet, l’avoir analysé », explique Mme Colin. Il ne faut alors en général que quelques lignes au correcteur pour s’apercevoir que le sujet, lu trop vite, n’a pas été compris ou a été confondu avec un autre qui s’en rapprochait.
L’enseignante donne un exemple à partir du sujet sur le commerce international, tombé pour les candidats au bac à Pondichéry en avril : « Les questions “Comment peut-on expliquer le commerce international ?” et “La participation au commerce international est-elle toujours avantageuse ?” (Polynésie 2016) renvoient à deux sujets différents. » Dans la première, il faut plutôt « décrire le fonctionnement et les causes » du développement du commerce international ; alors que dans la seconde, il faut « discuter de ses avantages et de ses inconvénients. Cela renvoie au débat libre-échange - protectionnisme ».
Ne pas donner d’exemples
Une autre erreur fréquemment rencontrée dans les copies consiste à « ne pas ancrer la problématique dans l’actualité, à ne pas donner d’exemple ». Bien entendu, il n’est pas question de donner son avis mais d’utiliser des exemples concrets de faits, de politiques mises en œuvres ou de débats contemporains pour illustrer un argument, introduire le sujet ou proposer une ouverture en conclusion. Le « citoyen de demain qu’est l’élève doit être capable d’ancrer les débats actuels dans les sciences sociales, et vice-versa », commente Tiphaine Colin.
Un sujet sur le réchauffement climatique nécessitera ainsi, par exemple, de parler des politiques en la matière (taxe carbone, etc.). Un autre sur les inégalités sociales ou économiques devra faire appel aux questions actuelles d’inégalité de salaires, de classes d’âge, de genres, etc. Comme les enseignants le répètent souvent, cette culture générale passe, entre autres, par la lecture régulière de la presse.
Se contenter de notions superficielles
« Il faut que les élèves montrent qu’ils savent vraiment de quoi ils parlent », précise l’enseignante. Attention donc à ne pas rester trop superficiel en ne faisant que citer une notion vue en cours. Il est nécessaire de l’expliquer, la développer, d’en préciser les mécanismes. Citer des exemples, tirés de ses connaissances ou du dossier documentaire, qui illustrent bien la notion peut, dans certains cas, compenser une explication un peu maladroite.
Ne pas problématiser
L’élève s’attachera à expliciter le sujet, pour ensuite le faire entrer en résonance avec les notions qu’il connaît, et des exemples concrets. Mais « il faut toujours réfléchir aux enjeux qu’il y a derrière le sujet, à la problématique » selon Mme Colin. L’enseignante explique qu’il faut s’entraîner à chercher « la question cachée » derrière les sujets, « un peu sous la forme d’un jeu ».
C’est pour cela qu’il faut prendre le temps de faire un plan, qui servira de fil directeur au développement : la problématique en tête, suivie d’une réflexion organisée autour de notions et d’exemples, afin d’y apporter des réponses. Il est préférable de rédiger au brouillon « un squelette de plan, qui reprend la structure de l’argumentation, avec des trous que l’on complète au fur et à mesure » avec des exemples tirés du dossier documentaire.
Confondre la dissertation avec une étude de documents
C’est une erreur parfois rencontrée par les correcteurs : celle consistant à confondre la dissertation avec une simple étude de documents. En oubliant que la dissertation est faite pour permettre aux élèves de montrer leur compréhension d’un sujet, et leur capacité d’argumentation autour de celui-ci. Les documents fournissent des données ou des éléments à même d’illustrer ou de documenter la problématique, mais ne la remplacent pas.
Afin de ne pas tomber dans ce piège le jour de l’épreuve, Tiphaine Colin conseille à ses élèves de « passer d’abord un quart d’heure à travailler sur le sujet, en comprendre la problématique », avant d’aller voir les documents. Les candidats « doivent se faire confiance, ils savent des choses », exhorte-t-elle. Ils doivent donc d’abord « aller chercher en eux la réponse » avant de se plonger dans les documents. Contrairement au raisonnement argumenté, il n’y a pas d’obligation d’utiliser les documents dans la dissertation (à condition que d’autres exemples soient présents), même si cela est « très fortement conseillé ».
La copie illisible
Certes, cette erreur n’est pas spécifique à l’épreuve de SES, mais un rappel ne fait jamais de mal. « Attention à ne pas écrire tout d’un bloc », alerte Mme Colin. Il faut aérer la copie, rendre apparent le découpage introduction-développement-conclusion, ne pas hésiter à « faire un alinéa » à chaque nouveau paragraphe, etc. Et, cela va sans dire, l’élève prendra soin de garder un peu de temps pour se relire à la fin de l’épreuve afin de corriger les possibles fautes d’orthographe ou de grammaire. Il n’est jamais agréable pour un correcteur de devoir retirer des points parce que la copie n’est pas rédigée correctement, alors que l’argumentation dans la copie est bonne.
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