Lors de son arrivée à Bruxelles, dans le cadre de sa participation à un mini-sommet convoquée par la Commission européenne sur la question migratoire, Emmanuel Macron a appelé dimanche 24 juin à une « solution européenne » pour gérer les afflux de réfugiés qui traversent les frontières pour venir en Europe.

« La solution que nous devons aujourd’hui réussir à porter est une solution européenne, elle se construira uniquement sur la coopération entre les Etats membres de l’UE, que ce soit une coopération à 28 ou entre plusieurs Etats qui décident d’avancer ensemble », a déclaré le président français.

Pour sa part, lors d’une déclaration avant le sommet, Angela Merkel a dit ne pas s’attendre à un accord entre les 28 membres de l’Union européenne sur la question migratoire lors du Conseil européen de jeudi 28 et vendredi 29 juin. « Nous savons qu’au Conseil européen, malheureusement, nous n’aurons pas de solution complète sur la question migratoire », a déclaré la chancelière à Bruxelles.

« C’est pourquoi il y aura des accords bilatéraux et trilatéraux, sur la manière dont nous pouvons nous aider les uns les autres sans toujours attendre tous les 28 Etats membres mais réfléchir à ce qui est important pour qui, a-t-elle poursuivi. La recherche d’un modus vivendi et la poursuite du travail pour parvenir à une solution européenne commune sont au cœur des discussions d’aujourd’hui. »

La France, « deuxième pays d’accueil »

La rencontre du 24 juin à Bruxelles sur la question migratoire, à laquelle participent seize pays européens (sans les pays du groupe de Visegrad, à savoir : la Pologne, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie), a lieu sur fonds de tensions encore vives entre différents acteurs majeurs de l’UE.

Le premier ministre italien, Giuseppe Conte, et le président français, Emmanuel Macron, à Bruxelles, le 24 juin. / GEERT VANDEN WIJNGAERT / AFP

A la veille du sommet, le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, a notamment qualifié le président français d’« arrogant » sur le sujet des migrants. La France et l’Espagne venaient alors de proposer la mise en place de « centres fermés sur le sol européen dès le débarquement » des migrants, et prôné une « solution différente et complémentaire ».

Lors d’une conférence de presse à l’Elysée, M. Macron a déclaré être en faveur de sanctions financières envers les pays de l’UE qui refuseraient d’accueillir des migrants, expliquant : « On ne peut avoir des pays qui bénéficient massivement de la solidarité de l’UE et qui revendiquent massivement leur égoïsme national quand il s’agit de sujets migratoires. »

En réponse à l’« arrogance » reprochée par Matteo Salvini, Emmanuel Macron a déclaré dimanche que la France « n’a de leçons à recevoir de personne » sur le sujet car elle est « le deuxième pays d’accueil des demandeurs d’asile cette année ». « Nous avons des valeurs, c’est ce qui nous a faits. Chaque fois que nous les avons trahies nous avons créé le pire, a-t-il ajouté depuis Bruxelles. C’est le respect des droits de l’homme, de l’individu, des autres Etats et de leur intégrité et cette solidarité qui nous lie. »

« Il y a une crise sur les mouvements secondaires c’est-à-dire les personnes qui sont rentrées dans l’espace Schengen, et donc il est important sur ce point que nous fassions avancer certains textes le texte de la procédure d’asile qui est en discussion que nous réformions les procédures de Dublin et que nous ayons aussi des accords qui permettent de rendre le système plus efficace », a-t-il précisé.