La joie des Argentins après le second but qui les qualifie. / OLGA MALTSEVA / AFP

« L’important, ce n’est pas la destination, c’est le voyage », écrivait Robert Louis Stevenson. Au sortir du troisième match de leur groupe C qui a mérité son surnom « de la mort », les Argentins d’un Lionel Messi retrouvé doivent estimer le contraire. Malmenée par un Nigeria décidé à lui mener la vie dure, l’Albiceleste s’impose in extremis (2-1) et valide son ticket pour les huitièmes de finale. Second du groupe à la faveur de la victoire de la Croatie sur l’Islande (2-1), ils affronteront l’équipe de France samedi à 16 heures.

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Après la déroute face à la Croatie (0-3), les hommes de Sampaoli ont entamé la rencontre de manière volontaire. Dos au mur, l’Argentine se devait de s’imposer, et espérer un mauvais résultats des volcaniques Islandais face au leader croate du groupe. Critiqué pour son apathie lors des deux premiers matchs, Lionel Messi tentait de faire la différence dès le début de la rencontre. Après quelques tentatives avortées, la Pulga trouvait la faille sur une merveille d’ouverture de Banega – absent lors du match précédent – au quart d’heure de jeu (1-0, 14e).

Dominateurs, les Argentins tentaient de doubler la mise, mais leurs efforts étaient repoussés par une équipe nigeriane bien regroupée. Sans doute l’équipe de Gernot Rohr se souvenait que lors du match face à l’Islande, elle n’avait tiré aucune fois au but en première période, ce qui ne l’avait pas empêchée de l’emporter 2-0 au terme d’une seconde période bien plus allante. Le gardien Uzoho s’interposait en fin de première mi-temps à plusieurs reprises, notamment devant Messi – sur coup franc – puis Higuain – écopant au passage d’un coup de l’attaquant turinois.

Rojo, héros après avoir frôlé la débâcle

Dès l’entame de la seconde période, l’arbitre turc de la rencontre signalait un pénalty généreux en faveur du Nigeria après que Mascherano a agrippé un joueur adverse dans la surface de réparation avant un corner. Une faute rarement sifflée dans le football moderne, que Victor Moses se chargeait d’exécuter. A 1-1 (51e), tout était à refaire pour l’Argentine, qui voyait son adversaire lui passer devant au classement, et se hisser en huitièmes de finale.

Balbutiant leur football et hésitant entre attaquer à tout va et ne pas encaisser de second but, les coéquipiers de Messi ont commencé à douter. D’autant que les Super Eagles s’envolaient en contre-attaque, profitant des changements ultra-offensifs de l’Albiceleste. Au terme d’une action construite, un puissant tir de Ndidi aux 25 mètres manquait le cadre de peu. Même sentence pour Ighalo un peu plus tard. Mais sur l’action, l’attaquant nigérian réclamait un pénalty après un dégagement de Rojo de la tête... directement sur son bras. Après consultation de la VAR, l’arbitre de la rencontre estimait que la main était involontaire et laissait le jeu se poursuivre.

Dans les dix dernières minutes, la balle allait d’un but à l’autre, obligeant les gardiens à assurer, alors que la partie pouvait basculer d’un côté comme de l’autre. Servi en retrait, Higuain envoyait dans les nuages une frappe pouvant assurer la qualification aux siens. Mais il était écrit que l’Argentine ne pleurerait pas ce soir. A quatre minutes de la fin du match, le défenseur Marcos Rojo – le même qui aurait pu coûter un pénalty à son équipe – reprenait parfaitement un centre de Mercado et trompait Uzoho (2-1, 86e).

Les Argentins pouvaient exulter, alors que Maradona dans les tribunes perdait son calme et envoyait des bras d’honneur aux supporteurs adverses. Au terme d’un match haletant, à défaut d’un niveau technique impressionnant, les coéquipiers de Messi sont encore en lice pour tenter de remporter le titre.

Leur adversaire samedi en huitième de finale à Novgorod (16 heure) est prévenu. L’équipe de France devra se méfier d’une Albiceleste revenue des enfers pour poursuivre sa route. Le Nigeria, lui, pourra regretter ses occasions manquées. Comme l’Islande, battue par la Croatie (2-1), les hommes de Gernot Rohr rentrent chez eux au terme d’une phase de groupe ayant assuré le suspense jusqu’à l’ultime seconde.

Huitième de finale : France - Argentine, samedi 30 juin à 16 heures