Les députés suppriment le mot « race » de la Constitution
Les députés suppriment le mot « race » de la Constitution
Par Alexandre Lemarié
Les députés ont voté, à l’unanimité en commission, le retrait du terme « race » de l’article 1er de la Constitution et y ont également introduit l’interdiction de « distinction de sexe ».
Les députés ont voté à l’unanimité pour la suppression du mot « race » de l’article 1er de la Constitution, mercredi 27 juin, lors de l’examen du projet de loi constitutionnelle en commission. Le mot « race » doit être retiré de l’article prévoyant que la République « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
Plusieurs amendements, soutenus par la majorité La république en marche (LRM) et MoDem, ainsi que par des élus socialistes, communistes et UDI-Agir-Indépendants, ont été adoptés dans ce sens. Ils doivent encore être adoptés en séance publique, le 10 juillet, lors de l’examen de ce projet de loi dans l’hémicycle.
Pour justifier leur volonté de supprimer le mot « race » de la Constitution, les députés LRM ont écrit dans leur amendement : « Le terme de “race” a été introduit dans la Constitution en 1946, après le nazisme, pour indiquer que toute race était égale, pour mettre fin aux discriminations et rejeter les théories racistes. Toutefois, la persistance de sa mention est aujourd’hui mal comprise, à rebours de l’intention initiale. »
« Dire que la République assure l’égalité devant la loi sans distinction de races, ça signifierait qu’il y en a plusieurs. » La disparition du mot « pourrait donc être justifiée », a fait valoir le patron des députés LRM, Richard Ferrand, qui est rapporteur général du texte, la veille sur Europe 1.
Au nom de l’égalité homme-femme, les députés ont par ailleurs adopté trois amendements LRM afin d’insérer « de sexe » après le mot « distinction » dans cet article 1 de la Constitution, la notion d’égalité hommes-femmes étant une cause portée par l’exécutif comme un marqueur du quinquennat d’Emmanuel Macron. « Si on veut être fidèle à cette grande cause du quinquennat qui est l’égalité femmes-hommes, l’idée de dire que l’égalité devant la loi est assurée sans distinction de sexe pourrait être un rajout utile », a estimé M. Ferrand la veille.