Attentat de Benghazi : un Libyen condamné aux Etats-Unis
Attentat de Benghazi : un Libyen condamné aux Etats-Unis
Le Monde.fr avec AFP
L’attaque qui avait fait quatre morts, dont l’ambassadeur des Etats-Unis, en 2012 en Libye avait choqué l’Amérique. Abou Khattala avait été capturé en 2014.
Croquis d’audience du premier procès de Abou Khattala, en 2017. / Dana Verkouteren / AP
Le Libyen Abou Khattala a été condamné à 22 ans de prison mercredi 27 juin à Washington pour son rôle dans les attaques ayant tué quatre Américains, dont l’ambassadeur des Etats-Unis en septembre 2012 à Benghazi en Libye, un événement qui avait choqué les Etats-Unis.
Présenté comme le chef d’une milice islamiste radicale, il était accusé d’être l’instigateur de ces attaques qui visaient la résidence de l’ambassadeur John Christopher Stevens et un bâtiment abritant la CIA. Outre le diplomate, un membre du département d’Etat et deux employés de l’agence de renseignement avaient été tués.
Capturé par un commando en juin 2014 en Libye, il avait été acquitté fin novembre 2017 des principales accusations à son encontre mais reconnu coupable de « terrorisme » à l’issue du premier procès de ces attaques, qui avait duré huit semaines.
Bataille politique
Le Libyen avait notamment été reconnu coupable d’association à but terroriste, soutien au terrorisme et destruction malveillante de biens immobiliers. Il avait en revanche été acquitté des 14 autres chefs d’accusation, parmi lesquels ceux qui lui faisaient encourir la prison à perpétuité que réclamait l’accusation. La défense avait demandé 15 ans de prison.
Le verdict avait été considéré comme un camouflet pour les autorités américaines qui n’avaient pas réussi à convaincre les 12 jurés qu’Abou Khattala était bien le cerveau de l’attaque de Benghazi.
La mort de M. Stevens, le premier ambassadeur américain tué depuis 1979, avait rapidement déclenché une bataille politique aux Etats-Unis. Plusieurs branches du gouvernement de Barack Obama s’étaient vu reprocher des failles et négligences, notamment le département d’Etat alors dirigé par Hillary Clinton, accusée par les républicains d’avoir initialement tenté de cacher la dimension terroriste de l’attaque.
Un autre protagoniste présumé de l’attaque de Benghazi, Moustafa al-Imam, a aussi été capturé en Libye puis ramené aux Etats-Unis et présenté à un juge de Washington début novembre 2017.