Deux suspects du groupe AZF ont été mis en examen
Deux suspects du groupe AZF ont été mis en examen
Le Monde.fr avec AFP
Les deux personnes suspectées d’avoir appartenu au groupe AZF ayant menacé de poser des bombes sur le réseau ferré en 2003-2004 ont été mises en examen pour, entre autres, « association de malfaiteurs terroristes ».
Un employé de la SNCF inspecte la voie ferrée de la ligne Paris-Strasbourg-Munich, le 25 mars 2004 à Vendenheim, au lendemain de la découverte d'une bombe sur la ligne Paris-Bâle. / OLIVIER MORIN / AFP
L’homme et la femme arrêtés mardi 26 juin au matin dans l’affaire des menaces proférées en 2003-2004 contre le réseau ferré français au nom d’un groupe « AZF » ont été mis en examen à l’issue de leur présentation à un juge d’instruction, vendredi.
Ce chef d’entreprise, né en 1947, et cette femme, née en 1962, sont mis en examen pour « association de malfaiteurs terroristes », ainsi que pour « infraction à la législation sur les explosifs » et « menace de destruction par un moyen dangereux », chaque fois en relation avec une entreprise terroriste, a précisé cette source. L’homme a été placé sous mandat de dépôt et la femme sous contrôle judiciaire, conformément aux réquisitions du parquet. Le troisième suspect interpellé mardi 26 juin a déjà été relâché, sans faire l’objet de poursuites à ce stade.
Cette affaire, tombée aux oubliettes depuis quatorze ans, avait connu une avancée inattendue avec ces trois arrestations menées par la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire, dans l’Yonne, le Loiret et la Seine-et-Marne. Ce sont « des signalements remontant à quelques mois » qui ont permis de faire rebondir l’enquête, selon une source proche du dossier, alors que les personnes interpellées s’étaient connues en travaillant dans la même entreprise.
Les enquêteurs ont également pu faire un lien entre l’ADN d’un des suspects et celui retrouvé sur le carton contenant la bombe artisanale découverte il y a quatorze ans, avait fait savoir jeudi une autre source proche du dossier.
Des menaces et une rançon
Le groupe AZF s’était fait connaître lorsqu’il avait affirmé avoir posé une « série de bombes » sur des voies ferrées et menacé de les faire exploser s’il n’obtenait pas une forte rançon, de 4 millions de dollars et 1 million d’euros. Sur ses indications, les autorités avaient retrouvé en février 2004 un engin explosif. Une vaste inspection des voies ferrées françaises avait alors été ordonnée, sans que soit détectée la moindre anomalie.
L’affaire avait également été marquée par la rocambolesque correspondance, via la rubrique « Messages personnels » du quotidien Libération, entre « Mon gros loup » (AZF) et « Suzy » (police) afin d’organiser la remise d’une rançon.
Le 1er mars, une femme avait indiqué par téléphone un emplacement aux environs de l’aéroport de Montargis (Loiret) où celle-ci devait être larguée par hélicoptère, mais la transaction avait échoué. Après l’échec de cette remise et la découverte d’une autre bombe sur la ligne Paris-Troyes-Bâle qui, selon le ministère de l’intérieur, ne correspondait pas aux engins du groupe AZF, celui-ci avait annoncé le 25 mars 2004 la suspension de ses actions.