Thaïlande : les secours se préparent à l’évacuation des adolescents bloqués dans une grotte
Thaïlande : les secours se préparent à l’évacuation des adolescents bloqués dans une grotte
Les sauveteurs mobilisés depuis sept jours pour sauver 12 enfants et leur entraîneur de foot piégés dans une grotte en Thaïlande ont répété samedi un exercice d’évacuation dans l’attente de pouvoir établir un contact avec eux.
Des secouristes à l’entrée de la grotte de Tham Luang le 30 juin 2018, près de Mae Sai, dans le nord de la Thaïlande, où douze adolescents et leur entraîneur de football sont portés disparus depuis samedi 23 juin. / Sakchai Lalit / AP
Mobilisés depuis sept jours pour retrouver douze enfants et leur entraîneur de foot, piégés dans une grotte en Thaïlande, les sauveteurs ont répété samedi un exercice d’évacuation dans l’attente de pouvoir établir un contact avec eux. « Il s’agit de mettre en place un protocole sur ce qu’on doit faire avant de les emmener à l’hôpital », a expliqué le gouverneur de Chiang Rai, Narongsak Osottanakorn. Après une semaine dans l’obscurité de la grotte, les victimes souffriront de troubles oculaires et pulmonaires, et leur évacuation doit être menée avec précaution.
Les secouristes simulent l’évacuation d’une victime sur civière près de l’entrée de la grotte de Tham Luang, le 30 juin 2018, en Thaïlande. / SOE ZEYA TUN / REUTERS
« C’est un test, ne paniquez pas. Si nous sortons les garçons de là, nous saurons comment les envoyer à l’hôpital en hélicoptère », a-t-il ajouté, précisant que plusieurs hôpitaux de la région participaient à l’exercice profitant d’un temps plus clément après des pluies diluviennes. Mais, si les secouristes se refusent pour l’heure à évoquer une issue autre qu’heureuse, aucun contact n’a encore pu être établi avec les jeunes footballeurs entrés samedi soir dans la grotte de Tham Luang, située près de la frontière avec la Birmanie et le Laos, après leur entraînement.
Les fortes pluies ont cessé
Des boîtes contenant de la nourriture mais aussi des téléphones portables ont été lancées la veille depuis un puits à la verticale de la grotte, non loin de l’endroit où les sauveteurs espèrent que les enfants se trouvent. Mais cette grotte est une des plus grandes de Thaïlande, avec un réseau de plus de dix kilomètres, en faisant un lieu apprécié par les spéléologues aguerris.
Plusieurs centaines de secouristes restaient mobilisés samedi, dont des soldats américains et des plongeurs britanniques. Ceux-ci luttent depuis des jours avec une eau boueuse, sans visibilité, limitant fortement leur progression par l’entrée principale, inondée. D’où les espoirs autour du puits à la verticale de la grotte : des rangers débroussaillaient samedi les alentours, pour permettre aux hélicoptères d’atterrir et d’évacuer les enfants par là.
Les très fortes pluies tombées toute cette semaine sur la province de Chiang Rai n’ont cessé de faire monter le niveau de l’eau dans la cavité, où les enfants âgés de 11 à 16 ans et leur entraîneur de 25 ans sont pris au piège depuis sept jours. Mais samedi les pluies ont cessé et le niveau de l’eau a légèrement baissé dans la première chambre de la grotte, de l’ordre de moins de 10 centimètres cependant, malgré l’armada de pompes déployées.
Des soldats thaïlandais mettent en place des installations électriques à l’intérieur de la grotte de Tham Luang, le 26 juin 2018, alors que les opérations de recherche continuent. / LILLIAN SUWANRUMPHA / AFP
Si les enfants arrivent à boire de l’eau dans la grotte inondée, ils peuvent tenir plusieurs semaines sans nourriture, souligne Anmar Mirza, expert américain des opérations de sauvetages souterrains. Des garçons athlétiques et en bonne santé peuvent « facilement tenir un mois », dit-il. Mais, « le principal problème est d’ordre psychologique, parce qu’ils ne savent pas quand les secours vont les retrouver », ajoute-t-il.
Plusieurs cas d’isolement prolongé sous terre ont été rencontrés dans le passé. En 2014 en Allemagne, un homme a pu être secouru dans une grotte après 11 jours d’attente. En 2012, au Pérou, des mineurs avaient pu être sauvés après sept jours sous terre. En 2010, au Chili, des mineurs avaient tenu 17 jours avant d’être secourus.