Les bacheliers étrangers optent de moins en moins pour des études en France
Les bacheliers étrangers optent de moins en moins pour des études en France
Par Soazig Le Nevé
Plus de la moitié des bacheliers de nationalité étrangère issus d’un lycée français à l’étranger décident de poursuivre leurs études dans un autre pays que celui de leur bac, selon une enquête de Campus France.
Centre névralgique de la « Frog Valley »", le lycée français Charles-de-Gaulle accueille près de 4 000 jeunes dans le quartier chic de South Kensington, à Londres. / Jooney Woodward pour M Le magazine du Monde
Un peu plus de la moitié des bacheliers de nationalité étrangère issus des lycées français à l’étranger décident de poursuivre des études dans un autre pays que celui où ils ont obtenu le baccalauréat (54,7 %). Parmi eux, les deux tiers (67 %) choisissent la France, révèle une étude de Campus France, l’agence française pour la promotion de l’enseignement supérieur, l’accueil et la mobilité internationale, que publie Le Monde lundi 2 juillet.
« Le baccalauréat AEFE [Agence pour l’enseignement français à l’étranger] multiplie par 13 la probabilité qu’un étudiant international choisisse une mobilité en France », se félicite Campus France. Pourtant, la part de bacheliers étrangers AEFE qui choisissent l’Hexagone pour leur première année d’études est en baisse de 2 % depuis trois ans, nuance l’étude. Et ce alors même que le nombre de bacheliers du réseau français est en croissance (+ 12 % depuis 2012-2013), constitué à 62 % d’élèves de nationalité étrangère.
En 2016, 15 249 lycéens, à travers le monde, ont obtenu le baccalauréat à l’issue de leurs études au sein d’un des 492 établissements scolaires de l’AEFE (dans 137 pays), dont 9 457 d’étrangers (+ 13,6 % depuis 2013). Des bacheliers au niveau académique élevé, avec 97 % de taux de réussite à l’examen, dont 75 % avec une mention. « C’est ce vivier d’excellence que les établissements d’enseignement supérieur français apprécient particulièrement et souhaitent accueillir », souligne Campus France.
Principal vivier : le continent africain
Une fois en France, 56,6 % des étudiants étrangers issus du réseau AEFE optent pour l’université, et 13,9 % pour les classes préparatoires aux grandes écoles (contre 71 % et 1 % des étudiants étrangers hors AEFE qui choisissent de venir en France). Viennent ensuite les formations courtes de type BTS, DUT et DCG (8,2 %), les écoles d’ingénieurs (7,5 %) ou de commerce (6,4 %).
Le continent africain reste le principal vivier. Dans le top 3 des zones géographiques d’origine des bacheliers étrangers optant pour des études en France, on trouve l’Afrique du Nord (1 339 élèves) et l’Afrique subsaharienne (1 098), puis, loin derrière, le Moyen-Orient (313). A la première place, les lycées français implantés en Algérie, à Madagascar et au Gabon, permettent à plus de 90 % de leurs bacheliers étrangers de partir en mobilité en France.
A l’opposé, les lycées français installés en Italie, au Liban et aux Etats-Unis envoient moins de 50 % de leurs bacheliers vers l’Hexagone. Le peu d’établissements implanté sur le continent américain représente 13,2 % des effectifs de l’AEFE. Résultat, « si l’Amérique du Sud suit le rythme de développement du réseau au niveau mondial (+ 14,5 % depuis 2013-2014), l’Amérique centrale et les Caraïbes évoluent presque deux fois moins rapidement (+ 9,1 %), tandis que l’Amérique du Nord stagne à moins de 5 % des bacheliers mondiaux et recule légèrement (− 1,4 %) », détaille Campus France. Quant à la zone Asie-Océanie, elle ne pèse actuellement que 5 % des effectifs.