Trump : un « soft Brexit » serait fatal à un accord commercial
Trump : un « soft Brexit » serait fatal à un accord commercial
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Le projet de la première ministre britannique de conserver une relation économique étroite avec l’UE après le Brexit « tuera probablement » un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, selon le président américain.
Le président des Etats-Unis Donald Trump et la première ministre britannique Theresa May, le 12 juillet à Londres / BRENDAN SMIALOWSKI / AFP
Le plan de sortie de l’Union européenne de Theresa May, qui prévoit le maintien des liens commerciaux étroits avec les Etats-membres, « tuera » probablement toute perspective d’accord commercial avec les Etats-Unis, estime Donald Trump, dans un entretien accordé au Sun.
« S’ils concluent un accord comme celui-ci, nous traiterons avec l’Union européenne plutôt qu’avec le Royaume-Uni, ce qui va probablement tuer l’accord », a déclaré le président des Etats-Unis, selon des extraits de l’entretien diffusés avant sa publication.
Trump regrette par ailleurs que la première ministre britannique ait ignoré ses conseils sur la façon de quitter l’Union européenne. « Je l’aurais fait très différemment », dit-il. « J’ai dit à Theresa May comment faire, mais elle ne m’a pas écouté. »
Ne pas accroître les tensions
Ces commentaires surviennent au terme d’une semaine agitée pour la première ministre britannique, après les démissions lundi du ministre chargé du Brexit, David Davis, et du secrétaire au Foreign Office, Boris Johnson, en désaccord avec le projet établi en fin de semaine dernière par le gouvernement pour la sortie de l’Union européenne.
Boris Johnson « ferait un bon premier ministre (…) Il a tout ce qu’il faut », dit Donald Trump, ajoutant espérer que Johnson revienne au sein du gouvernement britannique. Le président américain assure cependant ne pas vouloir accroître les tensions entre Theresa May et son ancien ministre.
La première ministre britannique est « une personne sympathique », déclare par ailleurs Trump dans cet entretien.
Ses propos interviennent alors que le Royaume-Uni lui a déroulé le tapis rouge au premier jour de sa visite officielle dans le pays, dans l’espoir de conclure un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, « les plus proches alliés mais aussi les amis les plus chers » selon Theresa May.
C’est une claque pour la cheffe de l’exécutif qui tente de rassoir son autorité sur son parti conservateur divisé sur le Brexit et a accueilli le président et son épouse Melania pour un dîner de gala à Blenheim, près d’Oxford, jeudi soir.
Le milliardaire n’en est toutefois pas à son coup d’essai : il avait déjà critiqué la stratégie de la première ministre sur le Brexit à l’issue d’un sommet de l’Otan à Bruxelles jeudi.