L’ONU alerte sur les violences au Mali, qui ont fait au moins 289 morts depuis le début de l’année
L’ONU alerte sur les violences au Mali, qui ont fait au moins 289 morts depuis le début de l’année
Le Monde.fr avec AFP
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme fait part de sa « profonde inquiétude » face aux violences répétées dans la région de Mopti, dans le centre du Mali.
L’Organisation des Nations unies (ONU) a exprimé mardi 17 juillet sa « profonde inquiétude » face aux violences qui ont lieu dans la région de Mopti, dans le centre du Mali, et qui ont fait au moins 289 morts parmi les civils depuis le début de l’année.
Dans un communiqué, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU explique que son équipe présente dans le pays a, aux cours de ces dernières semaines, « recensé une vague alarmante de fuites de civils de leur domicile ». Ces civils, précise l’ONU, ont fui « après qu’ils ont été eux-mêmes pris pour cibles, du fait de leur appartenance à une communauté, ou à cause d’attaques mortelles menées contre des membres de leur communauté dans des villages voisins ».
« Depuis le début de l’année, le groupe chargé des droits de l’homme au sein de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, a répertorié 99 cas de violences intercommunautaires, qui ont causé la mort d’au moins 289 civils. »
Violences intercommunautaires
Au total, 77 % de ces violences (66 cas répertoriés) se sont produites dans la région de Mopti, dont 49 depuis le 1er mai, précise le Haut-Commissariat.
La région de Mopti est au cœur de violences intercommunautaires opposant les Peuls, communauté majoritairement composée d’éleveurs, aux Dogon, traditionnellement agriculteurs. Selon l’ONU, les attaques de cette année sont menées par des Dozos [des chasseurs traditionnels] et des « éléments des milices dogon » qui s’en prendraient à des membres de la communauté peule alors qu’elles prétendent lutter contre le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM).
« Nous demandons instamment au gouvernement du Mali de continuer à prendre des mesures pour prévenir de nouvelles violations graves des droits de l’homme dans la région, y compris celles qui sont commises par les forces gouvernementales », conclut le Haut-Commissariat.
Alors que le pays se prépare pour l’élection présidentielle du 29 juillet, le centre du Mali continue de faire face à la menace djihadiste et aux violences ethniques.