Carte bancaire à l’étranger : la bonne stratégie pour limiter les frais
Carte bancaire à l’étranger : la bonne stratégie pour limiter les frais
Par Agnès Lambert
Les retraits et les paiements réalisés en dehors de la zone euro sont payants. Mieux vaut adapter sa stratégie pour minimiser les commissions.
Hors zone euro, des frais peuvent s’appliquer à chaque transaction. / Philippe Turpin / Photononstop
Le petit rectangle de plastique situé dans votre portefeuille ne vous quittera pas de l’été : la carte bancaire est le moyen de paiement le plus naturel en vacances, en complément des espèces pour les petites dépenses. Mais attention, son utilisation peut peser sur votre budget vacances.
Aucune crainte si vous voyagez dans la zone euro : les paiements par carte sont gratuits, tout comme les retraits (jusqu’à trois, quatre ou cinq par mois selon les banques).
Frais fixes et frais variables
A l’extérieur de la zone euro, en revanche, les banques prévoient des frais à chaque utilisation de la carte bancaire. Pour un paiement, comptez entre 1 et 2 euros de frais fixes, auxquels s’ajoutent 2,30 % à 2,90 % de frais variables.
Pour un retrait de devises au distributeur, les banques facturent généralement 3 euros plus 2,2 % à 3 % du montant. Soit, par exemple des frais de 4,87 euros (3 euros + 2,2 % x 85 euros) pour un retrait de 100 dollars à Miami (Etats-Unis). Un touriste réalisant cinq retraits de 100 dollars pendant son séjour en Floride réglera donc 24,35 euros de frais, sans compter ceux sur les paiements.
« Il faut éviter au maximum les petites opérations, en particulier les retraits, pénalisés par des frais fixes élevés. Mieux vaut retirer une somme plus importante en une seule fois plutôt que de fractionner ses retraits. Attention toutefois à ne pas vous les faire voler ! », conseille Maxime Chipoy, responsable de Meilleurebanque.com.
Quelle que soit votre destination, il faut vérifier avant de partir les tarifs en vigueur dans votre banque. Car des spécificités existent. Ainsi, BNP Paribas ne facture pas les retraits hors zone euro s’ils sont réalisés dans un distributeur appartenant au réseau partenaire Global Alliance comprenant 52 000 distributeurs dans 50 pays.
Par ailleurs, certains établissements affichent un tarif spécial pour les 31 pays de l’Espace économique européen (EEE), qu’ils soient ou non dans la zone euro. Ainsi, les clients du Crédit agricole Centre Loire et du Crédit mutuel Océan ne règlent pas de frais sur leurs retraits et paiement dans l’EEE, donc y compris en Islande et en Norvège. Idéal si vous voyagez dans ces pays. « Une poignée de banques traitent les opérations en couronne suédoise et en leu roumain comme des opérations réalisées en France, donc sans frais. C’est le cas par exemple dans quatre caisses de Crédit agricole (Alsace Vosges, Ile-de-France, Nord de France, Normandie Seine), ainsi que de la Banque Populaire Rives de Paris », ajoute Maxime Chipoy.
Notons par ailleurs quelques bonnes initiatives dans les réseaux : au Crédit agricole Ile-de-France, les jeunes disposant d’une carte 18-29 ne règlent pas de frais sur les paiements et les retraits hors zone euro. Enfin, certaines banques comme LCL, BNP Paribas et Société générale prévoient des frais réduits sur ces opérations pour les clients équipés d’une carte haut de gamme Visa Infinite.
De leur côté, les banques en ligne sont plus avantageuses que les réseaux : elles facturent entre 1,94 % (Boursorama, Fortuneo) et 2 % (ING Direct, Hello Bank, Orange Bank) pour les retraits et les paiements, sans frais fixes.
Les néobanques mettent aussi l’accent sur l’étranger pour séduire une clientèle jeune de plus en plus mobile. Ainsi, N26 ne facture pas les paiements et ne prélève que 1,70 % pour les retraits hors zone euro. Quant à Revolut, elle facture 0,50 % les paiements au-delà de 6 000 euros par mois, tandis que les retraits sont gratuits jusqu’à 200 euros par mois.