Ce qu’il faut retenir du vote des motions de censure à la suite de l’affaire Benalla
Ce qu’il faut retenir du vote des motions de censure à la suite de l’affaire Benalla
Les deux motions de censure proposées par l’opposition ont été rejetées mardi par les députés. Un résultat attendu compte tenu des forces en présence à l’Assemblée nationale.
Affaire Benalla : le résumé des débats avant le vote des motions de censure
Durée : 03:38
L’essentiel
- Les députés ont rejeté mardi 31 juillet deux motions de censure. La première, de droite, avait été déposée par Les Républicains ; l’autre, de gauche, avait été déposée par une alliance inédite entre socialistes, communistes et insoumis.
- Pendant la séance, très houleuse, la majorité a accusé l’opposition d’instrumentaliser l’affaire Benalla pour atteindre le président de la République. De son côté, l’opposition accuse l’exécutif d’avoir couvert les agissements d’Alexandre Benalla et d’avoir freiné la commission d’enquête.
- L’affaire « Benalla », révélée par Le Monde le 18 juillet, tient son nom de cet ancien collaborateur d’Emmanuel Macron accusé d’avoir frappé deux manifestants le 1er mai à Paris, équipé d’un brassard et d’une radio de police.
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Les chiffres
Pour faire chuter le gouvernement, il aurait fallu que ces motions rassemblent 289 voix. Il y avait cependant peu de suspense quant au résultat, Les Républicains ayant 103 députés et les trois groupes de gauche, 63. Il y avait également peu de chance que les députés de la majorité votent pour, d’autant plus que ces votes sont publics, comme tous les votes qui portent sur des textes à l’Assemblée nationale.
Les citations
Christian Jacob, le président du groupe Les Républicains, qui a porté la motion de censure de la droite, a désigné le chef de l’Etat comme principal responsable de l’affaire Benalla :
Au commencement, il y a donc deux poids, deux mesures. Un régime de faveur qui a été décidé par M. Macron lui-même.
De son côté, André Chassaigne, député PCF présentant la motion de gauche, s’est opposé à l’argument du gouvernement selon lequel cette affaire ne serait qu’une erreur individuelle, voire une « tempête dans un verre d’eau » selon les mots du président :
L’affaire « Macron-Benalla » […] a permis de lever le voile sur la réalité de l’exercice du pouvoir par le président de la République. Lui qui avait fait de la moralisation de la vie publique l’une des promesses majeures de sa campagne se trouve aujourd’hui empêtré dans ce qu’il faut bien appeler un scandale d’Etat.
La réaction
Répondant à MM. Jacob et Chassaigne à la tribune, le premier ministre, Edouard Philippe, a estimé que les opposants au gouvernement souhaitaient avant tout atteindre le président, plutôt que de faire toute la vérité sur les faits :
A travers cette affaire, il se joue tout autre chose que la recherche de la vérité.
L’instrumentalisation politique a fait son ouvrage. Il y a désormais des oppositions de rencontre. Vous qui prétendez vous combattre, vous voila prêts à voter un même texte.
Pour aller plus loin :
Notre sélection d’articles sur l’affaire Benalla
Retrouvez nos principaux contenus liés à l’affaire Benalla, du nom de l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron que Le Monde a identifié en train de molester un manifestant en marge des manifestations du 1er-Mai.
- Mercredi 18 juillet, Le Monde publie ses premières révélations et écrit avoir identifié Alexandre Benalla sur une vidéo mise en ligne dès le 1er mai sur YouTube.
- Le public découvre alors le visage de cet homme et de sa « bande », qui ne quitte jamais le sillage d’Emmanuel Macron depuis l’élection présidentielle.
- D’une ZUP d’Evreux jusqu’au premier cercle du président : récit d’une ascension mystérieuse.
- En quelques jours, l’affaire est devenue une affaire d’Etat.
- Benalla, Mizerski, Crase... qui sont les personnages-clés ?
- A l’Assemblée, une commission d’enquête présidée par la députée LRM Yaël Braun-Pivet a mené des auditions. Une semaine plus tard, l’opposition claque la porte accusant l’Elysée de vouloir « torpiller » les travaux.
- Le point sur les auditions de : Gérard Collomb, ministre de l’intérieur ; Michel Delpuech, préfet de police de Paris ; Patrick Strzoda, directeur de cabinet de l’Elysée.
- Dommage collatéral, l’examen de la révision constitutionnelle a été suspendu et ne reprendra pas avant la rentrée et Les Républicains déposent une motion de censure contre le gouvernement.
- Dans cette affaire, la question des images de vidéosurveillance est centrale alors que trois policiers ont été sanctionnés pour les avoir transmises à M. Benalla et que l’Elysée est accusée de les avoir instrumentalisées.
- Après une semaine de silence, Emmanuel Macron s’est finalement exprimé devant des députés en assurant qu’il était le « seul responsable » de l’affaire.
- Les plaignants se sont également exprimés via leur avocat qui les présente comme « des badauds qui venaient assister à une manifestation ».
- Pour Jean-Pierre Mignard, avocat pénaliste, proche du président Emmanuel Macron : « L’Elysée a sous-estimé la faute d’Alexandre Benalla. »
- Plus d’une semaine après les révélations du « Monde », l’ex-chargé de mission de l’Elysée, Alexandre Benalla, a accepté de répondre longuement à nos questions dans un entretien exclusif.