Les Championnats africains d’athlétisme au Nigeria tournent au fiasco
Les Championnats africains d’athlétisme au Nigeria tournent au fiasco
Faute de vols vers la ville hôte, Asaba, de nombreux sportifs sont restés coincés dans des aéroports. Des compétitions ont dû être reportées.
Athlètes bloqués dans les aéroports, problèmes de visas, infrastructures inadaptées : le chaos règne dans l’organisation des Championnats africains d’athlétisme, prévus du 1er au 5 août à Asaba, dans le sud-est du Nigeria. Depuis lundi 30 juillet circulent sur les réseaux sociaux des photos de dizaines de sportifs africains dormant sur leurs bagages dans les aéroports d’Abuja ou de Lagos, tantôt à cause de retards dans la délivrance des visas, tantôt faute d’avions en nombre suffisant pour rallier Asaba.
"We are stranded in Lagos. We haven’t trained, and we haven’t eaten properly.’‘ Over 300 athletes from 20 countri… https://t.co/okkEKm8wPW
— GhettoRadio895 (@Ghetto Radio)
Certaines épreuves prévues en début de compétition, notamment le 100 mètres féminin, ont dû être décalées, le temps que toutes les délégations arrivent. Et quelque quatre cents participants provenant de quatorze pays ont dû être hébergés à Lagos en attendant de trouver une solution de transport.
L’équipe kényane, composée de soixante athlètes, a, elle, campé pendant près de deux jours à l’aéroport de la capitale économique. Elle est finalement arrivée à destination mercredi, mais après l’ouverture officielle des championnats. « Les vols connectant Lagos à Asaba sont de la responsabilité de la Confédération africaine d’athlétisme [CAA] et des organisateurs nigérians, qui nous ont assuré que tout était prêt », a dénoncé dans un communiqué acerbe la fédération kényane, un poids lourd de l’athlétisme.
« Nous allons demander des explications »
« Selon nos informations, le comité local d’organisation a donné l’exclusivité des transports aériens à une seule compagnie du nom de Overland Airways, bien que beaucoup de compagnies opèrent depuis l’aéroport » de Lagos, ajoute l’organisme dans son communiqué. « Comment Asaba a-t-il pu obtenir les droits d’organisation d’un événement de cette importance sans même avoir pensé à organiser des connexions aériennes ? Cela dépasse notre entendement, et nous allons demander des explications à la CAA », menace Athletics Kenya.
Lors d’une conférence de presse, jeudi 2 août, le président du comité local d’organisation, Solomon Ogba, a demandé pardon pour les nombreux problèmes auxquels devaient faire face les athlètes. Les organisateurs, notamment la CAA, ont rappelé que la compétition continentale devait initialement se tenir à Lagos et qu’Asaba constituait une solution de repli. Immédiatement après cette conférence de presse, un grand réservoir d’eau situé aux abords du stade s’est effondré, écrasant les voitures qui étaient garées en dessous sans faire de victime.
Le secrétaire général de la fédération tanzanienne d’athlétisme, Wilhelm Gidabuday, a de son côté annoncé que son équipe préférait ne pas prendre part à la compétition : « Les organisateurs […] nous ont envoyé la lettre d’invitation trop tard et ne nous ont pas assuré que l’équipe pourrait obtenir des visas à son arrivée », a-t-il expliqué.
Ces championnats doivent permettre aux sportifs africains de se qualifier pour la Coupe intercontinentale d’athlétisme prévue en République tchèque début septembre.