Une Russe employée à l’ambassade américaine suspectée d’espionnage
Une Russe employée à l’ambassade américaine suspectée d’espionnage
De nationalité russe, cette femme a travaillé pour le Secret Service sans éveiller les soupçons jusqu’en 2016. Elle avait des entretiens réguliers, non autorisés, avec le FSB, les services de renseignement russes.
Le directeur du Secret Service Dan Coats donne une conférence de presse le 2 août à propos de l’employée russe soupçonnée de renseigner la Russie. / Evan Vucci / AP
Une Russe, employée pendant plus de dix ans à l’ambassade américaine de Moscou, a été soupçonnée d’espionnage pour le compte de son pays par les autorités américaines, ont rapporté jeudi 2 août plusieurs médias.
De nationalité russe, cette femme a travaillé pour le Secret Service – une agence chargée de missions de protection et d’investigation sur le sol américain et à l’étranger – sans éveiller les soupçons jusqu’en 2016, selon CNN, qui cite un responsable de l’administration.
Lors d’un contrôle de routine, les autorités américaines ont découvert qu’elle avait des entretiens réguliers, non autorisés, avec le FSB, les services de renseignement russes. Cette femme aurait pu avoir accès à des informations confidentielles, note le Guardian, le quotidien britannique ayant été le premier à révéler l’affaire. « Elle n’avait pas accès à des informations hautement confidentielles », a tempéré un haut responsable de l’administration, cité par la chaîne CNN. « On imagine qu’ils parlent tous au FSB, mais elle leur fournissait beaucoup plus d’informations qu’elle n’aurait dû », a dit ce responsable à la chaîne américaine.
Renvoyée
La femme a été renvoyée l’été dernier après que le département d’Etat lui a retiré son habilitation de sécurité, peu de temps avant qu’une vague d’expulsions de personnel américain ait lieu, à la demande de Moscou, en représailles à des sanctions imposées par Washington, précise le Guardian. Le journal britannique ajoute que le Secret Service n’a pas lancé, de son côté, une enquête exhaustive.
« Seule une enquête approfondie par une source extérieure peut déterminer les dommages qu’elle a fait », indique une source du Guardian.
Dans un communiqué cité par les deux médias, le Secret Service reconnaît que tous les ressortissants étrangers « qui fournissent des services dans l’accomplissement de notre mission, administratif ou autre, peuvent être l’objet d’une influence du renseignement étranger ». Mais à aucun moment ces personnes ont été en mesure « d’obtenir des informations sur la sécurité nationale », ajoute l’agence américaine.
Contacté par l’AFP, le département d’Etat américain a répondu ne pas commenter des affaires de renseignement, mais ajoute avoir pris note de l’information et y regarder de plus près.
Les relations entre les Etats-Unis et la Russie sont extrêmement tendues, notamment depuis la campagne de 2016, les services de renseignement américain accusant Moscou d’ingérence dans leur élection. Les divisions entre les deux ex-rivaux de la Guerre froide sont nombreuses, du conflit en Syrie à l’annexion de la Crimée par Moscou ou le retrait des Etats-Unis de l’accord nucléaire avec l’Iran.