Dans l’attente de leur procès en septembre, Booba et Kaaris écroués dans des prisons séparées
Dans l’attente de leur procès en septembre, Booba et Kaaris écroués dans des prisons séparées
Le procès des deux rappeurs qui se sont battus à l’aéroport d’Orly a été renvoyé au 6 septembre.
Kaaris au tribunal de Créteil, le 3 août. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Après s’être affrontés lors d’une bagarre générale mercredi 1er août à l’aéroport d’Orly, les deux frères ennemis du rap français, Booba et Kaaris, ont été écroués dans la nuit de vendredi 3 à samedi 4 août dans l’attente de leur procès, qui a été renvoyé au 6 septembre. Les neuf autres prévenus dans ce dossier ont également été placés en détention provisoire.
Le président du tribunal correctionnel de Créteil, Pierre Auda, a justifié sa décision par « l’animosité persistante entre les deux groupes » et le risque de nouvelles altercations, à l’issue d’une audience en comparution immédiate.
Prise après environ deux heures de délibération, la décision a été accueillie par des cris de surprise et de colère. « Ça va être la guerre », a-t-on entendu dans le public. Les avocats des deux rappeurs ont aussitôt annoncé qu’ils feraient appel de leur incarcération.
Dans des prisons séparées
Après deux nuits en garde à vue, Booba, 41 ans, et son ex-poulain Kaaris, 38 ans, sont donc retournés derrière les barreaux avec les membres de leur garde rapprochée soupçonnés d’avoir participé à la rixe qui a éclaté mercredi dans un des halls d’Orly. Ils risquent jusqu’à sept ans de prison.
Afin d’éviter tout incident, ils ont été écroués dans des prisons séparées : Kaaris à Fresnes (Val-de-Marne) et Booba à Fleury-Mérogis (Essonne). Tous deux sont seuls dans leur cellule comme pendant leur temps de promenade, selon une source proche du dossier. « C’est une mesure qui est prise pour les protéger », a-t-elle expliqué.
Anciens proches devenus rivaux, ces deux poids lourds du rap hexagonal s’étaient croisés mercredi à l’aéroport d’Orly où ils devaient s’envoler pour Barcelone pour s’y produire séparément. Le ton est monté et, avant d’embarquer, une bagarre générale entre les deux clans a éclaté dans une boutique de Duty-Free sous les yeux de passagers éberlués, dont certains ont filmé la scène. Les images ont, depuis, fait le tour des réseaux sociaux.
8 500 euros de préjudice
« Ce qui est arrivé est inexcusable », a déclaré vendredi devant le tribunal Booba, jouant l’apaisement. « L’abcès a été crevé, si on doit être irréprochables pour la justice et le rap, on le sera sans problème. »
Son avocat, Yann Le Bras, a lui aussi tenté d’effacer l’image de « rappeurs qui se déchaînent (…) dans un aéroport ». Dans le box, ce sont des « quadragénaires, pères de famille », a-t-il dit, décrivant son client, originaire de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), comme un « chef d’entreprise exemplaire ».
« Tout est terminé, tout est apaisé », a renchéri Kaaris, originaire de Sevran (Seine-Saint-Denis). Rejetant toute responsabilité dans la rixe, un de ses avocats, Me David-Olivier Kaminski, a assuré que son client « n’a rien à faire en prison ».
Le tribunal a toutefois préféré suivre les réquisitions du parquet, qui était favorable à un placement en détention provisoire pour sanctionner un « événement grave » survenu à Orly, « vitrine de la France ».
Après la rixe, des plaintes ont été déposées par Aéroports de Paris et Air France, qui a chiffré à 8 500 euros son préjudice dû aux retards pour plusieurs vols. Le gérant de la boutique de Duty-Free, qui a également déposé plainte, a, lui, fait état de 54 000 euros de dégâts.