L’Allemagne lève l’interdiction de symboles nazis dans les jeux vidéo
L’Allemagne lève l’interdiction de symboles nazis dans les jeux vidéo
Jusqu’à présent, et contrairement au cinéma, les jeux vidéo étaient interdits de montrer des symboles inconstitutionnels, notamment tout ce qui a trait à la période nazie.
« Wolfenstein II » / Bethesda
Quel traitement réserver aux symboles nazis ? La question continue de susciter des débats en Allemagne. A condition que leur présence n’ait pas d’objectif de propagande, les jeux vidéo commercialisés dans le pays pourront désormais comporter des symboles et références aux nazis, a annoncé jeudi 9 août l’autorité allemande de régulation des jeux vidéo.
Jusqu’à présent, et contrairement au cinéma ou à d’autres représentations culturelles, les jeux vidéo devaient respecter un article du code pénal qui leur interdisait de montrer des symboles inconstitutionnels, notamment tout ce qui a trait à la période nazie.
Les croix gammées reproduites dans certains jeux, à l’instar de Call of Duty ou du plus récent Wolfenstein II : The New Colossus, dans lequel les personnages nazis jouent un rôle central, étaient ainsi transformées en triangle dans la version germanique du jeu.
Accord au cas par cas
« Call of Duty : WWII » / Activision
L’autorité de régulation allemande (USK) n’envisage cependant pas d’autorisation générale et donnera son accord au cas par cas pour savoir si la présence de tels symboles dans un jeu est « socialement appropriée ». Dans un communiqué, l’USK explique :
« L’adéquation sociale signifie que les symboles d’organisations anticonstitutionnelles peuvent être utilisés dans un titre, à condition que cela serve l’art ou la science, la représentation de l’actualité ou l’histoire. »
« En raison du changement de la conception juridique, des jeux qui passent en revue de manière critique les événements passés peuvent se voir attribuer une approbation pour la première fois. Cette autorisation existe depuis longtemps pour les films, et, à juste titre, aujourd’hui aussi pour les jeux vidéo qui jouissent d’une liberté artistique », a estimé la représentante de l’institution, Elisabeth Secker.
Un vif débat dans le pays
En 2017, la sortie de Wolfenstein II, un jeu dans lequel le joueur doit tuer des nazis, avait suscité un vif débat en Allemagne.
De nombreuses voix s’étaient élevées en criant à la censure car, dans la version allemande du jeu, les symboles nazis avaient été modifiés ou parce que la moustache d’Adolf Hitler avait été effacée.