New York gèle les nouveaux permis de VTC et impose un salaire minimal pour les chauffeurs
New York gèle les nouveaux permis de VTC et impose un salaire minimal pour les chauffeurs
Malgré la campagne menée par Uber et ses concurrents, la ville a décidé de réguler le marché des voitures avec chauffeur, qui a explosé depuis une dizaine d’années.
L’explosion du nombre de VTC a fait chuter la valeur de la licence de taxis. / MIKE SEGAR / REUTERS
Nouveau coup dur pour Uber : la ville de New York a gelé, mercredi 8 août, les nouvelles licences pour les VTC pendant un an et imposé un salaire minimum pour les chauffeurs, deux mesures inédites aux Etats-Unis.
Cette suspension des nouveaux permis accordés aux voitures avec chauffeur (VTC) vise à donner le temps à l’autorité new-yorkaise de supervision des véhicules avec chauffeur (TLC) de réaliser une étude d’impact pour mesurer les effets de cette industrie sur la ville.
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Quant au salaire minimum, selon le texte adopté mercredi, il appartiendra à la TLC d’en déterminer le montant, mais un rapport que l’autorité a commandé et validé recommande un salaire horaire de 17,22 dollars. Ce montant correspond au salaire minimum qui sera en vigueur fin 2018 dans l’Etat de New York, soit quinze dollars, augmenté d’une somme considérée comme nécessaire pour couvrir les frais des chauffeurs.
Selon le rapport commandé par la TLC, 85 % des chauffeurs de VTC gagnent moins que ce salaire horaire et, si cette somme était confirmée, cela entraînerait une augmentation moyenne de 22,5 % pour les chauffeurs de VTC. Du côté de l’usager, la mise en place d’un salaire minimum pourrait faire augmenter le prix de la course de 3 à 5 %.
Chassés de Turquie, de Danemark et de Hongrie
Cette décision est un revers pour les grands acteurs des VTC tels qu’Uber, mais aussi Lyft, Juno et Via, qui ont mené campagne durant des semaines pour mobiliser les usagers sur le sujet. Uber a regretté cette pause d’un an qui « menace l’une des rares solutions de transport [à New York] sans rien faire pour améliorer le métro ou décongestionner la circulation ».
« Plus de 100 000 travailleurs vont constater le bénéfice immédiat de cette loi, s’est, au contraire, félicité le maire, Bill de Blasio, dans un communiqué. Et cette décision va stopper l’afflux de voitures qui contribue à la congestion qui paralyse nos rues. »
En 2010, avant l’installation d’Uber l’année suivante, la ville comptait environ 37 000 VTC et quelque 13 500 taxis. L’an dernier, le nombre de taxis, fixé par la TLC, n’avait pas changé, mais les VTC, eux, avaient plus que doublé, passant à plus de 83 000. L’explosion du marché des VTC a mis les taxis sous pression et fait plonger la valeur de leur licence ou médaillon, qui se négociait, il y a quelques années encore, au-delà du million de dollars.
Plusieurs villes et pays ont pris des mesures contre Uber, notamment Londres, qui lui a retiré sa licence avant de la lui restituer. Début juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé qu’Uber était « terminé » en Turquie, après une campagne de protestation des taxis d’Istanbul. Uber a également été interdit en Bulgarie et s’est retiré du Danemark et de Hongrie après l’adoption d’une loi rendant son activité impossible.