La Grèce « reprend aujourd’hui en main son destin », a déclaré, mardi 21 août, le premier ministre, Alexis Tsipras, alors que le pays est sorti lundi de son troisième et dernier plan de renflouement financier, mettant fin à neuf années de crise de la dette.

Tout un symbole : c’est depuis l’île d’Ithaque que le chef du gouvernement a tenu cette allocution télévisée d’une dizaine de minutes. « L’Odyssée moderne que [la Grèce] a vécue depuis 2010 a pris fin », s’est-il félicité. Ile légendaire de la mer Ionienne, Ithaque fut, en effet, le point de départ et de retour du héros de L’Odyssée d’Homère, Ulysse, lui-même revenu saint et sauf d’un long périple de dix années.

« Façonner notre propre avenir »

Filant la métaphore, Alexis Tsipras a loué le courage et « la capacité des Grecs, qui comme Ulysse, ont su affronter les Symplégades de la récession », faisant référence à ces falaises mythologiques qui, parce qu’elles s’entrechoquaient régulièrement, menaçaient d’écraser les embarcations qui s’aventuraient dans le détroit du Bosphore.

« Les plans de renflouement, l’austérité, la récession et la désertification sociale sont terminés », a estimé le premier ministre grec. « Notre pays a regagné le droit de façonner son propre avenir. »

La Grèce a reçu au total 260 milliards d’euros d’aide financière depuis avril 2010 en contrepartie d’une politique d’austérité drastique. Elle est le dernier des pays membres de l’Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d’ajustement, après l’Irlande en 2013, l’Espagne et le Portugal en 2014, et Chypre en 2016. Athènes s’est notamment engagé à dégager un excédent budgétaire primaire – hors service de la dette – de 3,5 % du PIB jusqu’en 2022 puis de 2,2 % jusqu’en 2060.