En Ouganda, le chanteur et député Bobi Wine libéré sous caution
En Ouganda, le chanteur et député Bobi Wine libéré sous caution
Accusé de trahison, l’élu de 36 ans s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni.
L’opposant ougandais Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, à Gulu, dans le nord du pays, le 23 août 2018. / STRINGER / AFP
Après deux semaines de détention, le chanteur et député ougandais Bobi Wine, inculpé de trahison, a été libéré sous caution, lundi 27 août, par un tribunal du nord du pays.
De son vrai nom Robert Kyagulanyi, il avait été arrêté au même titre que 33 co-accusés à la suite d’un incident à Arua (nord) au cours duquel des pierres avaient été jetées sur la voiture du président ougandais Yoweri Museveni, venu soutenir le candidat de son camp à une élection partielle.
Lundi, le juge Stephen Mubiru, président d’un tribunal à Gulu (nord), a accordé la libération sous caution à M. Kyagulanyi et certains de ses co-accusés, dont deux députés d’opposition. De célèbres politiciens d’opposition ont assisté à l’audience, certains se portant garants pour la libération sous caution des accusés.
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Durée : 04:27
Lors de ses comparutions ces dernières semaines, Bobi Wine a semblé affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer. Sa famille et ses avocats affirment qu’il a été battu et torturé en détention, des accusations rejetées par les autorités. Peu après l’audience de lundi, il a été vu dans une ambulance garée devant le tribunal. Les accusés devront de nouveau comparaître le 30 août.
Bobi Wine, 36 ans, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni depuis son élection à l’Assemblée nationale en 2017. Sa détention a déclenché des manifestations, notamment dans la capitale, Kampala, qui ont été violemment réprimées à coups de gaz lacrymogène et tirs à balles réelles.
Mercredi, une centaine de musiciens, artistes et hommes politiques ont dénoncé dans une lettre ouverte le traitement qui lui a été infligé. Les signataires incluent le musicien britannique Chris Martin, les chanteuses béninoise Angelique Kidjo et américaine Chrissie Hynde, l’écrivain nigérian Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature, et un dirigeant du parti travailliste britannique, Tom Watson.