Formule 1 : les dix infos de l’été
Formule 1 : les dix infos de l’été
Par Catherine Pacary
Après une pause d’un mois, la saison de F1 a repris en Belgique dimanche. Avant le Grand Prix d’Italie à Monza le 2 septembre, retour sur les (nombreux) événements qui ont marqué la trêve estivale.
« Nous méritons nos vacances ! » Lewis Hamilton parle alors au nom de l’écurie Mercedes à Budapest, après sa victoire en Hongrie, le 29 juillet. Quatre semaines plus tard, la parenthèse estivale s’est refermée à Spa-Francorchamps, avec le Grand Prix de Belgique et la victoire de Sebastian Vettel. Entre-temps, le « mercato » des pilotes a marqué la pause d’août avec le départ surprise de Daniel Ricciardo pour Renault et ses conséquences en chaîne, l’annonce de la retraite à venir de Fernando Alonso ou encore le décès de Sergio Marchionne.
- Reprise du duel Hamilton-Vettel
Sebastian Vettel (Ferrari), vainqueur du Grand Prix de Belgique le 26 août devant l’autre quadruple champion du monde du plateau, Lewis Hamilton (Mercedes). / FRANCOIS LENOIR / REUTERS
Lewis Hamilton (Mercedes) avait frappé fort en juillet. A la surprise générale, il s’était imposé le 22, sous la pluie de Hockenheim, en Allemagne, après être parti 14e sur la grille. Six jours plus tard, il signait une pole inattendue, toujours sous la pluie. En remportant le Grand Prix de Hongrie du 29, il devançait son rival Sebastian Vettel (Ferrari) de 24 confortables points au général. D’où son « Nous méritons nos vacances ! » Mais le 26 août, c’est Vettel (Ferrari), qui chantonne, sous son casque, pour fêter sa 52e victoire à Spa. La seconde partie de la saison devra donc compter avec la Scuderia.
- Daniel Ricciardo quitte Red Bull pour Renault
Daniel Ricciardo a popularisé la « shoey celebration ». / JENS MEYER / AP
Renault a réalisé le gros coup de l’été. Le 2 août, l’écurie débauchait de chez Red Bull, Daniel Ricciardo, actuel 5e du championnat. « C’était sans nul doute l’une des décisions les plus difficiles que j’ai eue à prendre dans ma carrière, mais je pense que c’était le bon moment pour me lancer dans un nouveau défi », justifiait le pilote. Avec 29 podiums et sept victoires en quatre ans, l’Australien en a peut-être assez de cohabiter depuis 2016 avec le fougueux Max Verstappen. Le défi est toutefois de taille. Chez Renault, avec qui il a signé pour deux ans dont un optionnel, Ricciardo arrive au sein d’une écurie en reconstruction, actuelle 4e au Championnat constructeurs. A 60 ans, l’emblématique directeur technique Bob Bell confirme, en effet, « prendre du recul » dès la fin de la saison alors qu’arrive Marcin Budkowski, ex-directeur technique de la formule 1, dont le départ de la FIA avait fait grand bruit. Alain Prost, conseiller spécial Renault F1, compte sur Ricciardo pour bâtir et fédérer une nouvelle équipe.
- Pierre Gasly chez Red Bull
Pierre Gasly succèdera à Daniel Ricciardo chez Red Bull en 2019. / GEERT VANDEN WIJNGAERT / AP
C’est le second gros coup de mercato d’été. La place laissée vacante par Ricciardo sera occupée par le Français Pierre Gasly, actuellement chez Toro Rosso. Une annonce pas vraiment surprenante au regard de ses performances. Quatrième à Bahreïn, le « rookie » avait de nouveau étonné avec sa 6e place à Budapest. En intégrant une écurie du top 3 à 22 ans après seulement une saison en F1, le Rouennais réussit là où d’autres Français ont échoué, comme Jean-Eric Vergne, passé à la formule Electrique. Son ambition est claire : succéder à Olivier Panis dernier tricolore victorieux en formule 1 en 1996… Année de naissance de Pierre Gasly. Dimanche 26 août, sur le plus long tracé de la saison, le futur pilote Red Bull a signé une très belle 9e place.
- Regain de forme à confirmer pour Romain Grosjean
Romain Grosjean termine septième le 26 août à Spa, devant son équipier Kevin Magnussen. / EMMANUEL DUNAND / AFP
Après une première moitié de saison difficile, Romain Grosjean était sur la sellette pour conserver sa place en 2019 au sein de l’écurie américaine Haas. A Spa, il termine septième dimanche 26 août, devant son équipier Kevin Magnussen. Le Français serait pressenti chez Sauber en 2019 dans un échange possible avec le Monégasque Charles Leclerc. A Monza, les 2 et 3 septembre, il doit confirmer son regain de forme.
- Fernando Alonso quitte la F1…
Fernando Alonso lors de la parade, le 26 août à Spa-Francorchamps (Belgique). / BRUNO FAHY / AFP
A 37 ans (depuis le 29 juillet), le double champion du monde annonce, le 14 août, qu’il quittera la formule 1 pour se consacrer à la Triple Couronne, synonyme de victoire dans les trois courses les plus prestigieuses, soit le Grand Prix de Monte Carlo, les 24 Heures du Mans et les 500 Miles d’Indianapolis. Déjà vainqueur sur le Rocher et dans la Sarthe, il cible désormais la mythique épreuve américaine et court l’ensemble du championnat d’Endurance (WEC). Il vient d’ailleurs de remporter, le 19 août, les Six Heures de Silverstone, soit sa troisième victoire consécutive dans la discipline.
- … et s’envole
2018 Belgian Grand Prix | First-Turn Crash - All The Angles
Durée : 01:46
Moins chanceux en F1, Fernando Alonso s’est fait percuter à Spa par la Renault de Nico Hülckenberg dès le premier virage, faisant littéralement décoller sa monoplace au-dessus de la Sauber de Charles Leclerc dans un crash spectaculaire. « Nico a un peu joué au bowling avec nous aujourd’hui », a commenté Alonso après la course. Le fautif a écopé de dix places de pénalités à Monza et de trois points en moins sur son permis à points – qui en compte douze. Quant à Fernando Alonso, il lui reste huit Grands Prix à courir sous les couleurs orange de McLaren, une écurie qui se cherche depuis le départ du responsable français Eric Boulier.
- Racing Point Force India reprise à zéro point
Le pilote Williams Lance Stroll devrait passer chez Racing Point Force India, écurie reprise par des investisseurs, parmi lesquels son père. / JOHN THYS / AFP
Placée en redressement judiciaire le 27 juillet, l’écurie indienne est rachetée par Racing Point UK Limited, un groupe d’investisseurs mené par le Canadien Lawrence Stroll, père du pilote Lance, a-t-on appris le 7 août. Si les détails financiers de l’accord n’ont pas été dévoilés, la FIA a toutefois annoncé que Force India devenait Racing Point Force India et que l’écurie perdait ses 59 points au classement constructeurs. Les pilotes, eux, conservent leurs points. Restent les conséquences à terme. Selon les propos tenus sur le tarmac de Spa par Esteban Ocon devant la caméra de Canal, Lawrence Stroll imposerait son fils Lance, aujourd’hui chez Williams, tandis que le Mexicain Sergio Pérez, capable d’apporter de l’argent en plus de son talent, serait préféré à Esteban Ocon.
- Esteban Ocon incertain
Les deux pilotes Force India, le Mexicain Sergio Perez et le Français Esteban Ocon, le 26 août à Spa (Belgique). / EMMANUEL DUNAND / AFP
Pour l’instant, le Français est le grand perdant de l’été. Couvé par Mercedes, Ocon peut espérer que l’écurie allemande lui trouve un baquet pour la saison prochaine. « Mercedes est l’écurie la plus droite, la plus honnête », a assuré Lewis Hamilton. L’écurie allemande tenterait de placer Ocon chez McLaren dès cette saison ou en 2019. Parti troisième sur la grille de Spa, dimanche, le Normand s’est bien « vendu », assurant une belle sixième place.
- Niki Lauda subit une transplantation pulmonaire
Transplanté du poumon le 1er août, le président non exécutif de Mercedes Niki Lauda sera absent des paddoks plusieurs mois. / LEONHARD FOEGER / REUTERS
Triple champion du monde de F1 et actuel président non exécutif de l’écurie Mercedes au côté de Toto Wolff, Niki Lauda était absent des paddocks à Hockenheim le 22 juillet, puis à Budapest le 29. On apprenait le 2 août qu’il avait subi, la veille, une transplantation pulmonaire. Les poumons fragilisés depuis son accident le 1er août 1976 au Nürburgring lors du Grand Prix d’Allemagne, au cours duquel il a brûlé vif près d’une minute avant d’être extrait de son baquet, défiguré. En villégiature à Ibiza cet été, l’Autrichien a contracté une infection pulmonaire. Rapatrié de l’île espagnole et transplanté « en priorité absolue » à l’hôpital général (AKH) de Vienne, il devrait y passer encore plusieurs semaines, selon le chirurgien Walter Klepetko.
- Mort de Sergio Marchionne, artisan du sursaut de Ferrari
PDG du groupe Fiat Chrysler Automobiles, Sergio Marchionne est mort le 25 juillet à Zürich (Suisse). Ici, le 4 janvier à Milan. / GIUSEPPE CACACE / AFP
Sergio Marchionne, président de Fiat Chrysler, mort le 25 juillet 2018 à Zurich, à l’âge de 66 ans, n’était pas seulement l’homme qui a sauvé de la faillite Fiat, dont il avait pris les commandes en 2004. Moins de trois ans après son arrivée en septembre 2014 à la présidence de Ferrari, il a permis à la Scuderia de lutter à nouveau pour les titres mondiaux. Deux hommes lui succèdent : John Elkann, petit-fils de Gianni Agnelli et PDG d’Exor, qui détient près de 30 % de Fiat ; et le PDG de Philip Morris, Louis Camilleri, nouveau président exécutif de Ferrari. Une tâche délicate. Allié hors des circuits aux dirigeants de Mercedes, Marchionne était en pointe dans la lutte contre la volonté du propriétaire de la F1, Liberty Media, et de la FIA de limiter les budgets des écuries dès 2021, allant jusqu’à menacer de quitter la F1 à cette date alors que Ferrari est présente depuis la saison inaugurale en 1950.
Classement des pilotes
Classement des pilotes avant la 14e course du championnat, le 2 septembre à Monza.
1. Lewis Hamilton (GBR, Mercedes) : 231 points
2. Sebastian Vettel (GER, Ferrari) : 214
3. Kimi Räikkönen (FIN, Ferrari) : 146
4. Valtteri Bottas (FIN, Mercedes) : 144
5. Max Verstappen (NED, Red Bull) : 120
6. Daniel Ricciardo (AUS, Red Bull) : 118
7. Nico Hülkenberg (GER, Renault) : 52
8. Kevin Magnussen (DEN, Haas) : 49
9. Fernando Alonso (ESP, McLaren) : 44
10. Sergio Pérez (MEX, Force India) : 40
11. Esteban Ocon (FRA, Force India) : 37
12. Carlos Sainz Jr. (ESP, Renault) : 30
13. Pierre Gasly (FRA, Toro Rosso) : 28
14. Romain Grosjean (FRA, Haas) : 27
15. Charles Leclerc (MON, Sauber) : 13
16. Stoffel Vandoorne (BEL, McLaren) : 8
17. Marcus Ericsson (SWE, Sauber) : 6
18. Lance Stroll (CAN, Williams) : 4
19. Brendon Hartley (NZL, Toro Rosso) : 2
20. Sergey Sirotkin (RUS, Williams) : 0.