La Fondation Mozilla, qui édite le navigateur Firefox, a annoncé jeudi 30 août qu’elle allait bientôt bloquer par défaut toute une série de mouchards présents sur les pages web. Seront concernés « les traqueurs qui ralentissent le chargement des pages », mais aussi et surtout ceux qui épient la navigation des internautes d’un site à l’autre.

Les différentes fonctionnalités de blocage seront déployées à partir de la version 63 de Firefox, et finalisées pour la version 65 (janvier 2019). La liste des mouchards concernés n’est pas encore établie – elle le sera cet automne pendant une période de test.

Les traqueurs évoqués par Mozilla sont principalement utilisés pour proposer de la publicité ciblée. Ces petits logiciels collectent des informations variées sur l’internaute et sa navigation, et sont utilisés pour déterminer ses centres d’intérêt potentiels et afficher des publicités en fonction. Depuis avril, la version de Firefox pour iPhone et iPad bloque déjà par défaut ces mouchards.

Le communiqué évoque également le blocage permanent des « pratiques malhonnêtes qui visent à collecter discrètement des données identifiables ou dégradent l’expérience utilisateur ». Le texte précise : « Par exemple, une technique consiste à identifier furtivement les utilisateurs à partir des fonctionnalités de leurs terminaux (par exemple, la reconnaissance par empreinte digitale), que les utilisateurs sont incapables de contrôler. D’autres sites ont déployé des scripts de cryptomining qui exploitent en toute discrétion les cryptomonnaies sur le terminal de l’utilisateur. Les futures versions de Firefox bloqueront ces pratiques par défaut. »

Evolutions du marché publicitaire

Firefox et d’autres navigateurs permettent déjà de bloquer la collecte de données, mais il est le plus souvent nécessaire d’installer une extension complémentaire pour le faire. Le fait que cette collecte soit bloquée par défaut est significatif, la vaste majorité des utilisateurs ne changeant jamais les paramétrages fixés à l’installation.

Au milieu des années 2000, Firefox avait bâti une partie de son succès en bloquant par défaut les publicités dites « pop-up », qui ouvraient de nouvelles fenêtres de navigation sans demander l’accord de l’internaute. Cette pratique particulièrement intrusive avait fortement diminué au fur et à mesure que le navigateur libre gagnait des parts de marché.

C’était à l’époque, estime Mozilla, le bon choix, « parce qu’il améliorait le confort des utilisateurs et donnait aux plates-formes publicitaires de l’époque une raison de se soucier de l’expérience délivrée. En 2018, nous espérons que nos efforts pour donner plus de contrôle aux utilisateurs auront le même effet ».