La lutte contre la myopie, nouveau prétexte pour contrôler les jeux vidéo en Chine
La lutte contre la myopie, nouveau prétexte pour contrôler les jeux vidéo en Chine
Le gouvernement limitera le nombre de jeux vidéo en ligne, celui des nouveaux titres qui sortiront et peut-être même le nombre d’heures de jeu des enfants.
La Chine va limiter le nombre de jeux vidéos disponibles en ligne, afin de prévenir la myopie, un trouble qui touche de nombreux enfants dans le pays, a annoncé le gouvernement chinois jeudi 30 août. Il s’agit de la dernière initiative en date du pouvoir pour renforcer le contrôle du secteur en pleine croissance du jeu vidéo.
La nouvelle réglementation a été annoncée jeudi soir aussitôt après la publication d’une « importante directive » du président chinois Xi Jinping, appelant à préserver la vision des enfants.
Selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle, le pays asiatique affiche un taux important de myopie parmi les élèves, frappés à un âge toujours plus précoce. Ce trouble oculaire a un impact négatif important sur la santé physique et mentale des enfants et pose un gros problème pour l’avenir de la nation, selon la même source.
Les autorités limiteront le nombre total de jeux vidéo en ligne, mais aussi celui des nouveaux titres mis sur le marché, selon un communiqué du ministère de l’éducation. Des mesures pourraient également être prises pour limiter le nombre d’heures de jeu des enfants, précise le texte, cosigné par sept autres administrations nationales.
La nouvelle a fait plonger, vendredi 31 août au matin, les actions en Bourse de nombreuses entreprises du secteur. Le géant chinois de l’Internet et des jeux mobiles Tencent a vu son titre chuter de plus de 5 % à Hongkong. Perfect World, coté dans le passé au Nasdaq, a dégringolé de près de 9 % à la Bourse de Shenzhen (sud).
Durcissement depuis un an
La mesure annoncée, jeudi 30 août, fait suite à bien d’autres. Ainsi, la Chine a suspendu la délivrance de permis de commercialisation de nouveaux jeux vidéo. La liste des titres approuvés par l’Agence nationale de radio et de télévision montre qu’aucun n’a obtenu de feu vert depuis mai.
En juillet 2017, le gouvernement chinois avait demandé au géant Tencent de limiter le temps de jeu chez les jeunes à son jeu best-seller Honor of Kings (Strike of Kings en Europe).
Dans un éditorial du Quotidien du peuple, le journal officiel du Parti communiste chinois, Tencent Holdings s’était, en effet, vu reprocher de rechercher le profit au détriment de la santé des enfants, tandis que son jeu était comparé à un « poison » addictif, qui menaçait de saper les valeurs sociales chinoises : « Les jeux vidéo répandent une énergie négative et provoquent même des morts. »
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