Un navire de l’ONG Open Arms porte secours à des migrants, au large de la Libye, le 30 juin. / Renata Brito / AP

Alors que l’Europe se déchire autour de la question de migrants traversant la Méditerranée, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) publie un rapport qui rappelle que la traversée de la mer Méditerranée est un itinéraire encore plus meurtrier qu’auparavant.

Selon ce nouveau rapport, intitulé « Voyage du désespoir » (« Desperate Journeys », en PDF), plus de 1 600 personnes ont déjà perdu la vie ou ont disparu dans le courant de l’année 2018 au cours d’une traversée pour rejoindre les rivages de l’Europe.

L’Espagne, première porte d’entrée des migrants en Europe

Le HCR relève que si le nombre de personnes arrivant en Europe est en diminution, le taux de mortalité, surtout parmi ceux qui rejoignent le continent par la Méditerranée, a considérablement augmenté. Ainsi, en Méditerranée centrale, « pour chaque groupe de 18 personnes ayant entrepris la traversée entre janvier et juillet 2018, une personne est décédée ou a disparu, contre une sur 42 au cours de la même période en 2017 », note le HCR.

« Ce rapport confirme une fois de plus que la traversée de la Méditerranée est l’une des voies les plus meurtrières au monde », déclare Pascale Moreau, la directrice du bureau du HCR pour l’Europe.

Au début du mois d’août, l’agence onusienne signalait qu’environ 60 000 migrants ont traversé la Méditerranée depuis janvier, soit 50 % du nombre enregistré durant la même période l’an dernier. L’Espagne est devenue cette année la première porte d’entrée des migrants dans l’Union européenne, dépassant l’Italie, qui leur ferme ses ports. Plus de 23 500 migrants sont arrivés depuis janvier par la mer en Espagne, plus que sur l’ensemble de l’année dernière, selon le HCR.