La justice ordonne la tenue d’un festival végan à Calais, annulé par la mairie
La justice ordonne la tenue d’un festival végan à Calais, annulé par la mairie
Dans sa décision, le tribunal souligne que « d’autres festivals végans ont été organisés dans plusieurs villes de France sans qu’aucun incident n’ait été à déplorer ».
La mairie de Calais avait décidé d’annuler le Calais Vegan Festival par crainte de violences. / PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le Calais Vegan Festival aura bien lieu. Le tribunal administratif de Lille a suspendu, mardi 4 septembre, la décision de la maire de Calais d’annuler un festival végan prévu samedi en raison de menaces proférées par « des chasseurs et des éleveurs ».
Les organisateurs avaient obtenu en avril l’accord de la mairie pour la location d’une salle afin d’y organiser le festival. Mais, « à la suite d’articles de presse relatant les dégradations dont ont été victimes des commerçants spécialisés dans la vente de produits alimentaires d’origine animale » et en raison de « la volonté des représentants de ces professions et d’agriculteurs de manifester et d’organiser un barbecue géant » devant cet événement, le maire de Calais a décidé le 23 août d’annuler l’événement, a relaté le tribunal administratif de Lille dans un communiqué.
« Injonction au maire »
L’association organisatrice et d’autres associations de défense du bien-être animal ont alors « demandé au juge des référés de suspendre la décision du maire de Calais et de lui ordonner de laisser se dérouler cette manifestation ». Dans sa décision, le tribunal souligne que « d’autres festivals végans ont été organisés dans plusieurs villes de France sans qu’aucun incident n’ait été à déplorer ».
En outre, les organisateurs du Calais Vegan Festival, qui doit se dérouler à l’intérieur d’une salle dont l’entrée sera payante, ont prévu de faire appel aux services d’agents de surveillance privés, a fait valoir le tribunal. Le juge a estimé par ailleurs « qu’à supposer même qu’un risque de trouble à l’ordre public existe, la commune de Calais n’établit pas être dans l’impossibilité de remédier à ses troubles ».
Ainsi, le juge des référés a considéré que la décision d’annulation de cet événement constituait « une atteinte grave » et « manifestement illégale » aux « libertés de d’expression, de réunion et du commerce et de l’industrie » et que cette « atteinte » justifie « l’injonction au maire de Calais de laisser se dérouler » le festival.