La « voie classique » vers le mont Blanc bientôt soumise à des quotas
La « voie classique » vers le mont Blanc bientôt soumise à des quotas
Tous les candidats à l’ascension devront déposer leur projet avant de se lancer dans la course.
Des alpinistes tentent l’ascension du Mont-Blanc, le 2 août 2018. / PHILIPPE DESMAZES / AFP
Surfréquentation, accidents, dégradations…, le mont Blanc souffre de sa popularité. Pour enrayer ces difficultés, la mairie de Saint-Gervais (Haute-Savoie) a annoncé, mardi 4 septembre, que l’ascension du mont Blanc par sa voie « normale » serait réglementée dès l’été 2019 pour les alpinistes non accompagnés d’un guide
« C’est une décision difficile mais une vraie bonne décision car le mont Blanc n’est pas une course comme les autres. Elle se prépare », a commenté Jean-Marc Peillex, le maire de la commune, d’où s’étire la voie classique vers le géant alpin (4 810 mètres).
240 par jour
Les contours de cet encadrement restent à définir, mais le principe de cette réglementation a été acté par les partenaires concernés — peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix, fédération française des clubs alpins et de montagne, préfecture de la Haute-Savoie et compagnies de guides, lors de réunions le 30 août et le 2 septembre.
Une autorisation ne pourrait être délivrée par l’office du tourisme de Saint-Gervais que si le ou les candidats à l’ascension sans guide peuvent justifier d’une réservation dans l’un des refuges situés sur l’itinéraire, de plus en plus prisé chaque année. Surtout, un quota de 214 alpinistes autorisés chaque jour à effectuer l’ascension pourrait être acté, a annoncé le maire de Saint-Gervais, confirmant une information du Dauphiné libéré.
Selon le quotidien régional, tous les candidats à l’ascension devront déposer leur projet avant de se lancer dans la course. « Ce n’est pas une sanction pour les alpinistes, mais simplement du bon sens : nous souhaitons que le nombre de personnes qui partent vers le mont Blanc corresponde au nombre de places disponibles dans les refuges », a justifié Jean-Marc Peillex.
Chamonix s’agace
L’annonce n’a pas fait que des heureux. La commune voisine, Chamonix, a tôt fait de regretter une décision « non concertée » qui va l’obliger « à prendre des mesures permettant (d’en) gérer les effets négatifs ». Eric Fournier, le maire de la ville, déplore que des « incivilités, inadmissibles et largement médiatisées » aient conduit à l’adoption d’une réglementation « sans que soient mesurées (ses) incidences et (ses) effets de bord sur les autres voies d’accès au sommet » sur lesquelles se reportent les alpinistes exclus de la voie normale.
Le toit de l’Europe, surfréquenté et parfois peu respecté, a déjà fait l’objet de restrictions similaires provisoires au plus fort de la saison estivale cette année. La saison 2018 a été marquée par de nombreux incidents, dus notamment au nombre important d’alpinistes empruntant cette voie d’accès. La situation devrait toutefois rapidement s’améliorer, puisque des premiers refuges devraient fermer pour l’hiver à partir de la mi-septembre.