La Californie s’engage à atteindre 100 % d’électricité « propre » d’ici 2045
La Californie s’engage à atteindre 100 % d’électricité « propre » d’ici 2045
Fer de lance des énergies renouvelables, le gouverneur californien prévoit que toute l’électricité passant par le réseau de l’Etat ait un « bilan carbone neutre » à cette date.
Le gouverneur de l’Etat de Californie a ratifié lundi 10 septembre une loi prévoyant que ce territoire américain, considéré comme la cinquième économie mondiale, s’engage à avoir une électricité « propre » à 100 % d’ici 2045, sans aucune émission de gaz à effet de serre.
« Avec cette loi, la Californie est sur les rails pour remplir les objectifs des accords de Paris et même aller au-delà. Ce ne sera pas facile, ce ne sera pas immédiat, mais ça doit être fait », a lancé le gouverneur Brown avant de signer le texte.
Dans le détail, la loi adoptée par les élus californiens prévoit que toute l’électricité passant par le réseau de l’Etat ait un « bilan carbone neutre » d’ici 2045. En outre, 50 % de la production électrique de l’Etat devra venir de sources d’énergie renouvelables (solaire, éolien, géothermie, etc.) d’ici 2025, et 60 % d’ici 2030. La production d’électricité représente à l’heure actuelle 16 % des émissions de gaz à effet de serre de la Californie.
Le reste de la production d’énergie pourrait aussi être fourni par d’autres sources, à condition qu’elles ne rejettent pas de gaz à effet de serre dans l’atmosphère (nucléaire, centrales au gaz dotées de systèmes de récupération du CO2 émis, etc.). Selon les experts, l’énergie solaire et éolienne représente 8 % de la production d’électricité aux Etats-Unis, et près de 20 % pour la seule Californie.
L’économie « dopée » par cette loi
Au niveau fédéral, l’administration républicaine du président Donald Trump s’est officiellement retirée l’an dernier de l’accord de Paris signé en 2016 par son prédécesseur Barack Obama.
Sous l’influence du démocrate Jerry Brown, fer de lance des énergies renouvelables depuis son premier mandat de gouverneur dans les années 1970, la Californie — épaulée par 16 autres Etats et des collectivités américaines dont Washington et New York — a repris le flambeau de la lutte contre le changement climatique. Et a décidé de réduire coûte que coûte les émissions de gaz à effet de serre des Etats-Unis, quitte à poursuivre en justice l’administration fédérale.
« La Californie sera toujours à la pointe de la lutte contre le changement climatique, quelle que soit la personne qui occupe la Maison Blanche », a affirmé le sénateur Kevin de Leon, qui a porté cette loi novatrice. Outre la protection de l’environnement, cette loi va aussi « doper l’économie » de la Californie et « créer des dizaines de milliers d’emplois. (…) Il y a déjà dix fois plus d’emplois dans ce secteur pour la seule Californie que dans l’exploitation des mines de charbon pour l’ensemble des Etats-Unis », a ajouté M. de Leon.
Jusqu’alors aux Etats-Unis, seul l’archipel d’Hawaï, directement menacé par la montée des eaux du Pacifique induite par le changement climatique, s’était doté d’une politique aussi volontariste.