L’Organisation des agences nationales antidopage, l’iNADO (Institute of National Anti-Doping Organisations), sise à Bonn et qui représente 67 agences antidopage dans le monde, a appelé lundi l’Agence mondiale antidopage (AMA) à ne pas lever les sanctions contre la Russie.

Le comité exécutif de l’AMA, qui réunit ses deux piliers, d’un côté les représentants des gouvernements et de l’autre ceux des fédérations sportives internationales et du mouvement olympique, se tiendra jeudi aux Seychelles.

L’AMA a annoncé vendredi avoir reçu une recommandation interne pour lever la suspension de Rusada, l’agence russe antidopage, décidée en novembre 2015. Ce week-end, elle a publié des échanges de courriers avec Moscou censés démontrer la bonne foi des Russes.

« Si l’on se fie à ces échanges de lettres entre la Russie et l’AMA, toute personne raisonnable peut conclure que la Russie n’a pas encore rempli ses obligations vis-à-vis de la communauté sportive mondiale », écrit l’iNADO dans un communiqué. « L’AMA doit prendre ses décisions sur la base d’une application cohérente des principes et non pas simplement par opportunisme, en se pliant à la volonté d’une nation puissante », ajoute l’iNADO.

Accepter les conclusions de l’enquête McLaren

L’AMA avait fixé comme condition que la Russie accepte publiquement les conclusions de l’enquête McLaren sur l’existence d’un système de dopage institutionnel dans le pays entre 2011 et 2015. Mais dans un courrier du 22 juin, l’AMA suggère à Moscou de simplement reconnaître qu’un « certain nombre de personnes au ministère des sports et dans les entités qui en dépendent ont été impliquées dans l’affaire ».

L’AMA demande aussi un accès au laboratoire antidopage de Moscou, ce qui lui a toujours été refusé depuis que le scandale a éclaté. Dans son dernier courrier, la Russie ouvre la porte à la remise de la banque de données électroniques du laboratoire. « Le code mondial antidopage ne donne aucune possibilité pour ceux qui y sont liés, et en premier lieu les sportifs, de négocier des modifications en fonction de ce qui les arrange », souligne l’iNADO. « Le code doit être respecté, tout comme la “feuille de route” » fixée par l’AMA à la Russie, ajoute l’organisation.

« Il est temps pour l’AMA de revenir en arrière pour que ses membres puissent réfléchir attentivement à ces questions et décider si la “feuille de route” peut être édulcorée », insiste l’iNADO.