En Libye, reprise des combats au sud de Tripoli
En Libye, reprise des combats au sud de Tripoli
Les affrontements, notamment sur la route de l’aéroport international, ont provoqué une coupure générale d’électricité sur les régions ouest et sud du pays.
Des passagers à l’aéroport de Mitiga, dans l’est de la capitale libyenne, après sa réouverture le 7 septembre 2018. / MAHMUD TURKIA / AFP
Les combats entre milices rivales ont repris mardi 18 septembre au sud de la capitale libyenne Tripoli, provoquant une coupure générale d’électricité sur l’ouest et le sud du pays, selon la Compagnie nationale d’électricité. Malgré un accord de cessez-le-feu conclu le 4 septembre sous l’égide de l’ONU, les affrontements ont repris en matinée, notamment sur la route de l’aéroport international de Tripoli, détruit en 2014 par des combats, selon des témoins et un journaliste de l’AFP.
La Compagnie nationale d’électricité a elle déploré des dégâts sur son réseau de distribution, dus aux combats, qui ont provoqué une coupure généralisée sur les régions ouest et sud du pays. Elle a précisé ultérieurement, dans un communiqué, avoir commencé à rétablir « progressivement » l’alimentation, « malgré des conditions de travail difficiles ». La Libye fait déjà face à une pénurie d’électricité et la population souffre d’un rationnement de l’approvisionnement électrique.
Déloger les milices
S’agissant des récents combats enregistrés près de la capitale, l’émissaire de l’ONU en Libye Ghassan Salamé avait fait état la semaine dernière de quatorze violations de la trêve observées par son organisation. Il avait toutefois souligné que le cessez-le-feu était « globalement respecté », après les affrontements ayant coûté la vie à au moins soixante-trois personnes fin août et début septembre.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, Tripoli est sous la coupe de milices en quête d’argent et de pouvoir. Elles se livrent à une lutte acharnée pour la domination de la capitale.
Le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale, a récemment annoncé une série de mesures en vue de sécuriser Tripoli et déloger les milices des institutions de l’Etat et des banques.
Vols suspendus
Lundi 17 septembre, le ministre de l’intérieur du GNA, Abdessalam Achour, a annoncé qu’une « force régulière » allait être chargée de sécuriser le seul aéroport encore opérationnel dans la capitale libyenne, fermé depuis plusieurs jours en raison de violences.
L’aéroport de Mitiga est situé dans une ancienne base de l’armée qui comprend également une prison et des entrepôts militaires. Le tout est contrôlé par la « Force de dissuasion », un groupe salafiste qui fait office de police à Tripoli et est impliqué dans les combats au sud de la capitale.
Mercredi 12 septembre, des roquettes se sont abattues dans le périmètre de l’aéroport et les vols ont été suspendus depuis. L’aéroport avait déjà été fermé du 31 août au 6 septembre en raison de combats entre groupes armés rivaux. Il avait rouvert après la signature de l’accord de cessez-le-feu, lequel reste très fragile dans la mesure où les différents groupes rivaux tiennent toujours leurs positions sur les lignes de front.