Edouard Philippe à la sortie de l’Elysée, mercredi 19 septembre 2018. / LUDOVIC MARIN / AFP

Près de 300 000 retraités vont bénéficier d’un geste fiscal pour compenser la hausse de la contribution sociale généralisée (CSG), et non 100 000 comme prévu initialement, a communiqué jeudi 20 septembre le premier ministre, Edouard Philippe, sur France Inter. « Un effort de 350 millions d’euros » pour les finances publiques, a-t-il précisé.

Cette mesure correctrice avait été annoncée à la fin de mars par le gouvernement, dans un contexte de grogne des retraités contre la perte de leur pouvoir d’achat. Mais l’exécutif n’avait alors pas précisé la façon dont elle allait s’articuler.

Concrètement, « il faudra être passé pendant deux ans en continu au-dessus du seuil arrêté l’année passée pour être frappé par cette augmentation de la CSG », a expliqué Edouard Philippe.

Compenser la suppression de cotisations

La hausse de 1,7 point de CSG a été votée dans le cadre du projet de loi de finances 2018. L’objectif était de compenser la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du privé.

Elle s’applique aux retraités dont le revenu fiscal de référence se situe au-dessus de 14 404 euros pour une personne seule, et 22 051 euros pour un couple. Des seuils jugés trop bas par l’opposition.

Selon Bercy, près de 60 % des retraités, soit 7,5 millions de personnes, sont actuellement concernés par la hausse de la CSG. Les 40 % restant, exonérés de CSG ou soumis à la CSG à taux réduit (3,8 %), ne sont pas touchés.

Dans la même interview, le premier ministre a annoncé que 130 000 contrats aidés seraient financés l’an prochain, contre 200 000 budgétés.

« Nous avons décidé de changer de pied sur cette question des contrats aidés », car « nous voulons consacrer nos moyens sur des politiques efficaces », a-t-il déclaré à propos de ces dispositifs d’insertion professionnelle subventionnés, dont 320 000 avaient encore été signés en 2017.