Le député d’opposition Bobi Wine emmené par la police dès son retour en Ouganda
Le député d’opposition Bobi Wine emmené par la police dès son retour en Ouganda
L’ex-chanteur, inculpé de « trahison » et qui dit avoir été torturé par les forces de l’ordre, arrivait des Etats-Unis où il était parti se faire soigner.
Un graffiti en soutien au député ougandais d’opposition et ancien chanteur Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, à Kampala, le 20 septembre 2018. / Ronald Kabuubi / AP
L’ex-chanteur et député ougandais d’opposition Robert Kyagulanyi, alias Bobi Wine, a été emmené par des policiers dès son arrivée à l’aéroport international d’Entebbe, jeudi 20 septembre, a indiqué son épouse à l’AFP. Il rentrait des Etats-Unis où il était parti se faire soigner. « Peu après l’atterrissage à Entebbe, la sécurité l’a entouré et l’a emmené », a déclaré Barbie Kyagulanyi. « Nous ne sommes pas certains de l’endroit où ils l’ont conduit. »
Bobi Wine avait quitté l’Ouganda le 31 août pour les Etats-Unis afin de s’y faire soigner, après avoir, selon lui, été battu et torturé par la police en détention provisoire, ce que les autorités démentent.
Depuis son élection à l’Assemblée nationale, en 2017, Robert Kyagulanyi, 36 ans, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un virulent détracteur du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
Des béquilles pour se déplacer
Surnommé « le président du ghetto » par ses admirateurs, il avait été inculpé de « trahison » à la suite du caillassage du convoi de M. Museveni en marge d’une élection législative partielle à Arua (dans le nord du pays) le 14 août – le candidat du parti au pouvoir avait été battu par celui qu’appuyait l’ex-pop star. Lors de ses comparutions fin août, M. Kyagulanyi avait semblé affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer.
L’arrestation et l’inculpation de l’opposant, dont le chauffeur avait été tué par les forces de l’ordre durant les échauffourées du 14 août, avaient entraîné des manifestations de protestation violemment réprimées par la police et l’armée.
Jeudi, la capitale ougandaise et l’aéroport d’Entebbe étaient placés sous haute sécurité dans l’attente de son retour. La nouvelle voie rapide d’environ 40 km qui les relie était complètement fermée à la circulation, tandis que des barrages de police avaient été érigés sur l’ancienne route de l’aéroport, les forces de l’ordre fouillant les véhicules.
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