La sélection musicale du « Monde »
La sélection musicale du « Monde »
Chaque lundi, le service Culture du « Monde » propose aux lecteurs de « La Matinale » un choix de concerts, de festivals, de clips…
LES CHOIX DE LA MATINALE
De Purcell à Radio Elvis, du jazz à la pop expérimentale, tous les goûts sont dans la sélection musicale de cette semaine.
UN OPÉRA : « Didon et Enée », de Purcell, au Théâtre de l’Athénée, à Paris, du 25 au 30 septembre
« Didon et Enée » de Purcell, au Théâtre de l’Athénée, du 25 au 30 septembre. / ANNE-SOPHIE SOUDOPLATOFF
Les amours fulgurantes et tragiques de la reine de Carthage, Didon, continuent d’émouvoir par-delà les siècles. Il faut dire que Purcell a doté son opéra Dido & Aeneas de l’un des plus beaux lamentos de l’histoire de la musique (When I Am Laid in Earth). Nul doute que le beau soprano de Chantal Santon Jeffery nous arrache des larmes. Mais il faudra aussi compter dans cette production de la compagnie L’Arcal, avec le bel Enée de Yoann Dubruque, Daphné Touchais, Chloé de Backer, l’excellent Jeune Chœur de Paris et l’Ensemble Diderot, sous la direction chambriste de Johannes Pramsohler. Le metteur en scène Benoît Bénichou a choisi de revenir aux sources virgiliennes de L’Énéide, et complète l’opéra d’un prologue s’inspirant de celui (perdu) du livret original. Marie-Aude Roux
Théâtre de l’Athénée, square de l’Opéra Louis-Jouvet, 7 rue Boudreau, Paris 9e. Du 25 au 30 septembre. Tél. : 01-53-05-19-19. De 18 € à 48 €.
UNE VIDÉO : « Ces garçons-là », par Radio Elvis
Radio Elvis - Ces Garçons-là
Durée : 04:07
Victoire de la musique 2017 dans la catégorie album révélation, le groupe Radio Elvis prépare aujourd’hui de nouvelles « conquêtes ». Leur deuxième album, attendu pour le 9 novembre chez PIAS, s’ouvrirait à la scène rock new-yorkaise, plus particulièrement les Talking Heads. Le trio parisien dévoilait cet été Ces garçons-là, premier single qui donne aussi son titre à l’album. Une balade tranquille en apparence, virant progressivement à la cavalcade vibrante, emportée par un final aux cordes tourbillonnantes dans la veine d’Arcade Fire.
« Ces garçons-là savaient y faire, moi je n’avais pas mon mot à dire », chante Pierre Guénard sur ce titre où il évoque ses souvenirs d’adolescence, ceux d’un garçon ordinaire complexé par d’autres plus virils et charismatiques, notamment auprès de la gente féminine. Le vidéo-clip, réalisé par le cinéaste Morgan Simon, met en scène un jeune torero qui se prépare avant d’entrer dans l’arène. Le film transpose les paroles de la chanson dans l’univers ambigu de la corrida, à travers ce jeune homme tiraillé par les codes de la masculinité qui l’entourent, la pression familiale, et sa perte de l’enfance. « Le film ne juge pas la question de la tauromachie, raconte Morgan Simon. Il montre tout autant l’esthétisme et l’intensité de cet univers, qu’une forme de conquête inutile et absurde vécue de façon sensible. » Précisons qu’aucun taureau n’a été maltraité pendant le tournage. Franck Colombani
DEUX FESTIVALS :
- L’Ermi Jazz avec les artistes de Laborie Jazz, au Studio de L’Ermitage, à Paris, du 24 au 28 septembre
Affiche du festival Ermi Jazz, avec les artistes du label Laborie Jazz. / DR
Fondé en 2006, la compagnie phonographique Laborie Jazz, installée à Limoges et dirigée par Jean-Michel Leygonie, a pour slogan sur son site Internet « L’émotion de la découverte ». Producteur de concert depuis 2017, le label présente régulièrement ses artistiques lors de festivals dans divers lieux. Ce sera le cas, au Studio de L’Ermitage, à Paris, de ce lundi 24 septembre au vendredi 28 septembre. Avec pour débuter dès 18 heures, le 24 septembre, la batteuse et compositrice Anne Paceo, dont Laborie Jazz a déjà publié cinq albums, puis la clarinettiste Elodie Pasquier, à 20 h 30, récemment arrivée au sein du catalogue.
Suivront des musiciennes et musiciens dont les nouveaux albums viennent d’être commercialisés : mardi 25, le trompettiste Itamar Borochov qui présentera Blue Nights (à 18 heures), la saxophoniste Silvia Ribeiro Ferreira pour Luziades (à 20 h 30) ; mercredi 26, le pianiste Lorenzo Naccarato pour son disque en trio Nova Rupta (à 18 heures et 20 h 30) ; exception aux nouveautés la chanteuse Leïla Martial précédera jeudi 27, à 18 heures, le guitariste Benjamin Bobenrieth avec Travels (à 20 h 30) ; enfin, vendredi 28, ce sera le quartette Festen pour Inside Stanley Kubrick, évocation du cinéaste et son univers (à 18 heures) puis le contrebassiste Cassius Lambert avec une grande partie de la formation de son album Symmetri. Sylvain Siclier
L’Ermi Jazz, Laborie Jazz au Studio de L’Ermitage, 8 rue de L’Ermitage, Paris 20e. Mo Ménilmontant, Jourdain, Gambetta. Tél. : 01-44-62-02-86. Du lundi 24 au vendredi 28 septembre. Concerts à 18 heures et à 20 h 30. 25 €, forfait 5 jours 80 €.
- Rhino Jazz(s), dans 27 villes des départements de la Loire et du Rhône, du 4 au 27 octobre
Affiche du festival Rhino Jazz(s). / DR
Quarante ans de jazz(s) pour Rhino Jazz(s), avec ce « s » qui indique que depuis ses débuts, le festival en a présenté tous les possibles, du plus classique au plus expérimental. Festival itinérant, Rhino Jazz(s) prendra ses quartiers dans 27 villes, la plupart sur un axe qui relie Saint-Paul-en-Cornillon, au Sud-Ouest de Saint-Etienne à Villeurbanne, à l’Est de Lyon. Avec un début, du 4 au 6 octobre, à Saint-Etienne, pour un programme de concerts, l’un acoustique et l’autre symphonique consacré à David Bowie, supervisé par Daniel Yvinec, et une exposition (prévue jusqu’au 13). Le festival se terminera à Saint-Chamond, l’un de ses lieux d’origine, avec le trio Rhoda Scott (orgue), Christophe Monniot (saxophone) et Jeff Boudreaux (batterie), le 26 octobre puis une soirée blues le 27 avec Iku, Eric Bibb et Awek. de l’un à l’autre, sont annoncés notamment le clarinettiste Louis Sclavis, les pianistes Livio Minafra (le 11, à Rive-de-Gier, lieu fondateur du festival), Dave Burrell et Roberto Fonseca, les chanteuses Kimberose, Sarah McCoy, Mélissa Laveaux, le guitariste Norbert Galo… S. Si.
Rhino Jazz(s), dans 27 villes des départements de La Loire et du Rhône. Du jeudi 4 au samedi 27 octobre. De 8 € à 40 € ; forfait 10 concerts 99 €.
UN CONCERT : Babybird, au Petit-Bain, à Paris, le 28 septembre
Baby bird - You're Gorgeous (Original Version)
Durée : 03:46
Babybird ou l’histoire d’un vieux malentendu. L’Anglais Stephen Jones, drôle d’oiseau derrière Babybird, décrocha en 1996 un tube, You’re Gorgeous (4 millions d’exemplaires vendus dans le monde). Une balade au refrain sirupeux, dont les paroles évoquaient en réalité un photographe abusant d’un mannequin modèle. Ce succès inattendu desservit finalement le chanteur moins lisse qu’en apparence, auteur initialement d’une poignée d’albums bricolés seuls dans sa cave alors qu’il était au chômage, salués par la critique pour leur charme fauché et leur humour corrosif. Vingt ans plus tard, Stephen Jones cumule au bas mot une cinquantaine d’albums pop ou expérimentaux sortis sous différentes identités, diffusés via son site Internet. Très rare en France (son dernier passage parisien remonte à 1997), le crooner de Sheffield investira la salle sur pilotis du Petit-Bain, dans le cadre de sa tournée des retrouvailles Back Together Again. F. C.
Petit-Bain, 7 quai de la Gare, Paris 13e. Vendredi 28 septembre, avec Dick Turner en première partie. 15 €.