La privatisation d’ADP (ex-Aéroports de Paris) approuvée par les députés
La privatisation d’ADP (ex-Aéroports de Paris) approuvée par les députés
L’Etat pourra vendre tout ou partie de ses parts, qui représentent près de 9,5 milliards d’euros.
L’Assemblée nationale a autorisé, jeudi 4 octobre, la privatisation du groupe ADP (ex-Aéroports de Paris) une des mesures emblématiques du projet de loi Pacte (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), au grand dam des oppositions qui ont dénoncé une atteinte au patrimoine national. L’Etat avait lancé son programme de privatisations au mois de juin.
Par 39 voix contre 7, les députés ont donc donné leur feu vert à l’Etat pour procéder à la vente au privé de tout ou partie des actifs qu’il détient dans ADP, soit 50,63 % des parts représentant quelque 9,5 milliards d’euros. L’Etat était jusqu’alors tenu par la loi de conserver la majorité des parts du groupe aéroportuaire.
Les députés avaient déjà adopté dans la nuit une série de dispositions préalables visant à permettre cette opération, dont la limitation à soixante-dix ans de la licence d’exploitation des aéroports parisiens, au terme de laquelle l’Etat retrouvera la pleine propriété du foncier et des infrastructures et les modalités de fixation de l’indemnité que recevra ADP.
« Braderie des bijoux de la nation »
Comme attendu, le débat a été animé autour de ce projet contesté par l’opposition mais défendu avec ferveur par le ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, partisan d’un Etat « stratège plutôt que rentier ». Le député LR de la Manche Philippe Gosselin a évoqué une « coalition d’oppositions » contre ce projet né du « sentiment (…) d’une grande braderie qui est ouverte des fleurons qui sont les bijoux communs de la nation ». Bruno Le Maire a au contraire défendu « une bonne opération (..) car l’Etat vend à un moment ou ADP se porte bien ».
Dans le cadre de l’examen du projet de loi Pacte en première lecture, les députés doivent ensuite se pencher sur les articles concernant les privatisations d’Engie et de La Française des jeux (FDJ), moyennant des renforcements de la régulation.
Le produit des cessions contribuera à alimenter le fonds pour l’innovation doté de dix milliards d’euros créé en début d’année mais aussi au désendettement de l’Etat.