Le remaniement aura lieu en début de semaine
Le remaniement aura lieu en début de semaine
Par Virginie Malingre
Emmanuel Macron remaniera son équipe gouvernementale lundi ou mardi, avant de s’envoler pour l’Arménie mercredi. Il ne devrait pas s’exprimer devant les Français dans la foulée, selon l’Elysée.
Edouard Philippe, Emmanuel Macron et Gérard Collomb, le 6 septembre 2017. Après le départ du ministre de l’intérieur, l’Elysée prépare le remaniement. / Francois Guillot / AP
Emmanuel Macron prend son temps. Rendu inévitable par le départ surprise du ministre de l’intérieur, le remaniement du gouvernement n’interviendra pas avant lundi ou mardi. « Le remaniement sera annoncé en début de semaine », confirme un conseiller élyséen au Monde. Le gouvernement sera donc au complet mercredi 10 octobre, soit une semaine après le départ de Gérard Collomb, qui a rejoint son fief lyonnais mercredi 3 octobre.
Le remplacement de Nicolas Hulot, début septembre, avait également pris une semaine. Un temps inhabituellement long pour un remaniement. Des délais rendus nécessaires par l’examen des situations des entrants par la haute autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP), créée fin 2013 dans la foulée de l’affaire Cahuzac, explique-t-on au sein de l’exécutif. Mais aussi par la difficulté de l’équation à laquelle sont confrontés MM. Macron et Philippe, qui semblent avoir un problème de ressources humaines pour former le casting idéal.
« Ce ne devrait pas être un remaniement d’ampleur, plutôt un jeu de chaises musicales », indique un conseiller élyséen. Mais la même source admet parallèlement que plusieurs ministres « fatigués » ont fait part depuis un certain temps de leur désir de prendre du recul, notamment à l’occasion de leur entretien d’évaluation avec le premier ministre, au début de l’été. Les deux têtes de l’exécutif devraient donc profiter du remplacement de Gérard Collomb pour remercier les membres les plus fragiles de l’équipe.
« Il y a un rééquilibrage à faire »
Emmanuel Macron, qui a vu son autorité défiée par Gérard Collomb, souhaite constituer une équipe ressoudée, alors que de nombreuses réformes, parfois à hauts risques, doivent être lancées dans les prochains mois. Entre la réforme des retraites, la révision constitutionnelle, la réorganisation de l’Islam de France ou encore la préparation du projet de loi bioéthique, qui prévoit l’ouverture de la PMA à toutes les femmes, le plan de travail de l’exécutif est en effet chargé.
MM. Macron et Philippe souhaitent en outre que la nouvelle équipe respecte les mêmes fondamentaux que ceux qui ont mené à la constitution du premier gouvernement, au printemps 2017 : la parité hommes-femmes, une dose de société civile, une forme d’équilibre politique entre les différentes sensibilités qui composent la macronie. Dans ce contexte, après les départs, depuis seize mois, de ministres issus du MoDem, du PS et d’un écologiste, « il y a un certain rééquilibrage à faire », admet-on à l’Elysée.
Reste que le remplacement d’un ministre de l’intérieur est « quelque chose de compliqué », davantage que ce ne fut le cas pour Nicolas Hulot, confie-t-on encore dans l’entourage du chef de l’Etat. L’exécutif cherche un profil dont les compétences pour le poste seront réelles : un technicien venu de la maison Beauvau, une personnalité issue de la société civile ou un politique qui connaît bien les problématiques de sécurité.
Après avoir remanié son équipe, Emmanuel Macron s’envolera pour un déplacement officiel en Arménie. A ce stade, il n’est pas prévu que le chef de l’Etat s’exprime avant devant les Français, toujours selon l’Elysée.