Première mobilisation syndicale de la rentrée contre la politique sociale de Macron
Première mobilisation syndicale de la rentrée contre la politique sociale de Macron
Lycéens, étudiants, salariés et retraités sont appelés à faire grève et battre le pavé ce mardi dans toute la France.
Lors d’une manifestation contre la politique du gouvernement, le 22 mars à Bordeaux. / MEHDI FEDOUACH / AFP
Lycéens, étudiants, salariés et retraités sont appelés ce mardi 9 octobre à faire grève et manifester dans toute la France, pour la première fois depuis la rentrée, afin de protester contre la « destruction du modèle social » du gouvernement. La CGT, FO, Solidaires, l’UNEF, la FIDL et l’UNL sont derrière cet appel interprofessionnel, lancé fin août.
Pour ces organisations, « cette politique, ainsi que les mesures encore récemment annoncées par le gouvernement, relève d’une logique d’individualisation mettant à mal la solidarité et la justice sociale », « fragilisant une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis ».
Il ne devrait pas y avoir de perturbations dans les transports en commun, la direction de la SNCF tablant sur un impact « quasi nul », quand la RATP prévoit un trafic « normal ».
Prudence sur l’ampleur du mouvement
Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, et Pascal Pavageau, son homologue de FO, vont marcher côte à côte à Paris. Mais, les syndicats restent prudents quant à l’ampleur du mouvement.
M. Martinez prévient d’ores et déjà que le « succès » de la manifestation « ne se résumera pas au nombre de manifestants ». Même prudence à FO, Pascal Pavageau n’attendant « rien du tout en termes de nombre », mais « un mouvement significatif ».
Toutefois, les centrales espèrent d’autres mobilisations, afin de peser sur les négociations ou réformes sociales en préparation, comme celles des retraites ou de l’assurance chômage.
Les jeunes battront aussi le pavé pour protester contre le fait que des lycéens « soient laissés sur le banc de touche à cause de la sélection Parcoursup », se retrouvant ainsi « sans solution d’inscription ».
Cette date du 9 octobre avait préalablement été choisie par des organisations de retraités pour dénoncer la revalorisation de leurs pensions, jugée trop faible, une mesure qui touchera des personnes déjà mises à contribution l’année dernière avec l’augmentation de la CSG.
Des syndicats divisés
Près d’une centaine de manifestations sont prévues en France, dès mardi matin, à Lyon, Nice, Marseille, Tours, Rennes ou à Bayonne. A Paris, le cortège partira à 14 heures de Montparnasse, direction porte d’Italie.
Mais les syndicats montrent leur division, la FSU, traditionnelle alliée de la CGT, n’appelant pas à manifester, pas plus que la CFDT, la CFE-CGC ou la CFTC.
« Le côté “on se réunit fin août et on fait une mobilisation [en] octobre contre la politique du gouvernement”, ce n’est pas notre conception de l’utilité du syndicalisme et de son efficacité », a taclé début septembre Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT.
La division s’explique aussi par les élections professionnelles de la fin de l’année dans la fonction publique, où la CFDT espère ravir la première place à la CGT, un exploit déjà atteint dans le privé en 2017.